Il vaut peut-être mieux se tirlipoter le clinamen avec Épicure que boire la tasse avec Archytas en essayant de dupliquer un cube ; mais après tout chacun ses goûts.
Sans
le clinamen d'Épicure, nous serions tous des automates de Vaucanson ;
de purs mécanismes : ba, be, bi, bo, bu... Alors qu'avec le clinamen...
on fait ce qu'on veut. C'est « aux pommes », comme la peinture d'Eugène
Boudin.
Les
épicuriens, on se demande comment ils font. Ils « cueillent le jour »,
qu'ils disent. Apparemment, savoir qu'ils vont clamecer dans pas
longtemps ne les empêche pas de « cueillir le jour ». On se demande
comment ils font.
C'est
grâce à Épicure et à son clinamen que nous sommes libres. Parce que
sinon... les atomes... on sait ce que c'est. Comme dit Lucrèce, « ils ne
cesseraient de tomber à travers le vide immense, comme des gouttes de
pluie. » Ne l'oublions jamais.