lundi 21 août 2023

Par le fer et par le feu

 

Paul Celan et Ghérasim Luca se sont tous deux suicidés en se jetant dans la Seine, dans « l'onde amère où tout s'oublie ». Henri Michaux a rendu hommage à Paul Celan dans une « Méditation sur la fin de Paul Celan », mais il n'a pas rendu hommage à Ghérasim Luca dans une « Méditation sur la fin de Ghérasim Luca » vu qu'à la mort de ce dernier lui-même était déjà, comme cela s'appelle, « décédé » (il ne s'est pas jeté dans la Seine mais a été percuté accidentellement par un train de marchandises).
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Paroles, paroles

 

Il faudrait pouvoir se taire une bonne fois, cesser d'inonder le monde de ses « aphorismes », rejoindre la niobite et la proustite à l'extrême de la taciturnité... Mais c'est plus fort que soi, on cause, on s'épanche... Le Moi, quel phraseur !
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Vents poétiques

 

Chaque fois qu'il mangeait un haricot de mouton, le poëte Baudelaire avait des vents, et c'était pareil pour le poëte Verlaine (celui-ci avait même, semble-t-il, des « vents mauvais » qui l'emportaient deça, delà, pareil à la feuille morte). Quant aux poëtes Arthur Rimbaud, Tristan Corbière et Germain Nouveau, ils n'aimaient pas le haricot de mouton et n'en mangeaient pratiquement jamais. On ne peut donc pas dire.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Un tordu

 

Cela paraît presque « inc'oyable », mais le poëte Baudelaire voulait que sa « bonne amie », quand elle serait morte ou quasi, dise aux insectes nécrophores qui la mangeraient de baisers qu'il avait gardé la forme et l'essence divine de ses amours décomposés !
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)