dimanche 27 avril 2025

Enfants du laboureur et homicide de soi-même

 

« Remuez votre champ dès qu'on aura fait l'oût », conseille le laboureur à ses enfants. Et ces derniers creusent, fouillent et bêchent, comme de parfaits crétins. On lit cette grinçante fable, et le peu de foi qu'on avait en l'être humain s'évapore. On a envie de faire comme le poëte Jean-Pierre Schlunegger : sauter d'un pont et se fracasser sur les rochers de la rivière Veveyse. « La rouille du rasoir, dentelle du suicide, se défait dans la brume errante du matin », avait d'ailleurs écrit le barde de façon prémonitoire.
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

Origines d'Amitys

 

« La princesse Amitys n'était pas chaldéenne.
— Mède, alors ?
— Oui, mède, c'est le plus vraisemblable. »
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

Fissures du Moi

 

Vincent van Gogh, Jules Pascin, Nicolas de Staël, Mark Rothko, tous étaient peintres et tous se sont suicidés. Peut-être que s'ils avaient suivi l'exemple du Parmesan, et fait de leur Moi une sorte de meule — qu'un maître calibreur aurait alors pu frapper avec un marteau spécial pour détecter les fissures et les vides indésirables —, ça les aurait sauvés ?
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

Paradoxe du Pérugin


D'après Vasari, le Pérugin ne voulut jamais croire à l'immortalité de l'âme. Il n'avait pas de religion et n'était mû que par l'appât du gain. Pourtant, comme le dit fort justement le professeur Gombrich, « certains chefs-d'œuvre du Pérugin nous font entrevoir un univers d'une sérénité et d'une harmonie supraterrestres ». La morale de cette histoire est que les peintres... il faut se méfier. Ce sont des margoulins. Ils vous font croire des choses auxquelles ils ne « croivent » pas eux-mêmes.
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)