Toute sa vie,
on poursuit un idéal sans savoir exactement ce qu'il est, et quand,
après mille péripéties, on l'atteint enfin, on découvre stupéfait qu'il
ne s'agit pas du tout d'un idéal mais de l'Hindou qu'on pensait avoir
tué au premier chapitre !
Lire de
l'Émile Cioran permet à la longue de devenir un « jivan-mukti », un
délivré-vivant. On a exsufflé les agrégats d'existence qui entraînent
une personne non éveillée de renaissance en renaissance, mais on est
encore en vie. Un hindouiste dirait qu'on a atteint l'état de moksha.
Le Maggid de
Mezeritch enseigne que le mot « je » ne peut être prononcé que par Dieu.
Si Dieu n'existe pas, il ne peut l'être par personne. Hélas ! Force est
de constater que le Maggid de Mezeritch, c'est comme Maritain : tout le
monde s'en fout.