dimanche 17 août 2025

Paroles

 

Il faudrait pouvoir se taire une bonne fois, rejoindre la niobite et la proustite à l'extrême de la taciturnité... Mais c'est plus fort que soi, on cause, on s'épanche... Le Moi, quel phraseur !
 
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

Comme Francinet

 

À certains égards, la situation du Dasein rappelle celle du jeune Francinet, le héros d'Augustine Fouillée. Comme Francinet, il est seul et sa tâche — parcourir le chemin « de l'utérus au sépulcre » — est austère. Triste est son cœur, lourd son effroi !
 
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

Vie compliquée du nihilique

 

Quand on croit que « rien n'est », on ne s'aventure dans une boulangerie qu'avec crainte et tremblement. On y entre plein d'angoisse, et on en ressort penaud avec une boule de pain de campagne.
 
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

Mais les vers souverains demeurent

 

De tout l'œuvre d'un poëte, ne restent souvent que quelques vers, ou même quelques mots. Lait noir de l'aube pour Celan, métaplaques métalliques pour Ghérasim Luca... Toute une vie pour quelques mots, est-on tenté de dire. Mais ça valait le coup. Ça valait le coup — sûrement.
 
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)