Affichage des articles dont le libellé est Melville Herman. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Melville Herman. Afficher tous les articles

samedi 5 juillet 2025

Avaries sur le Pequod

 

Dans le roman de Melville, le capitaine Achab est persécuté par une grosse baleine. Il en perd son foc, puis sa trinquette !
 
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

samedi 21 juin 2025

Thar she blows

 

C'est le capitaine Achab qui est dans une chaloupe en train de pourchasser Moby Dick quand il entend à la radio la composition du gouvernement Mauroy. Il entend : « Le Pensec à la mer ! Le Pensec à la mer ! » Aussitôt, il ordonne à ses hommes de « nager à culer » pour aller le repêcher.
 
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

mercredi 16 avril 2025

Fin mot du bartlebisme

 

Si Bartleby « préfère ne pas », ce n'est pas pour plaire à une petite élite dont il n'a cure, ni à cette entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Il ne croit pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. S'il préfère ne pas, c'est pour la simple raison que tout le fait chier. Et on le comprend parce que justement, nous aussi !!!
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

Comble de bougre

 

D'où vient que les seuls personnages littéraires selon notre cœur sont les « hommes de trop »? Les Oblomov, les Bartleby, les Ivanov et tutti quanti ? Est-ce qu'on serait soi aussi, par hasard, un « homme de trop » ? Ce serait un comble, et même un comble de bougre !
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

mardi 11 mars 2025

Des moxas pour Bartleby

 

Le Bartleby de Melville présente des symptômes qui s'apparentent à ceux d'une maladie de type viral : fatigue extrême, fièvre, gêne respiratoire, courbatures, céphalées. Si on lui appliquait d'énergiques moxas, peut-être reprendrait-il du poil de la bête ? Peut-être arrêterait-il de dire qu'il préfère ne pas ?
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

jeudi 30 janvier 2025

Grosse baleine

 

« Tu n'es pas le seul dont la vie ait été mise en pièces par une grosse baleine. Le capitaine Achab aussi. Mais lui, il ne l'avait pas épousée. » — Voilà le genre de réflexion que l'on se fait quand on a vu sa vie happée et déchiquetée par une mégère difforme au faciès d'hippopotame.
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

mardi 10 décembre 2024

Attaque de bartlebisme

 

Il y a des moments où on a envie de s'asseoir là et de ne plus bouger « jusqu'à la consommation des mondes ». On ne le fait pas mais... attention, hein : on pourrait le faire.
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

jeudi 5 décembre 2024

Alter ego

 

Ne nous mentons pas à nous-même en nous identifiant à Bartleby ou à Oblomov. Ces deux « athlètes du Rien » gardent de la grandeur dans leur déchéance. Notre véritable alter ego est le Makar Dievouchkine des Pauvres gens, qui n'est lui-même qu'« une épreuve plus développée et plus noire d'Akaki Akakievitch, le type grotesque d'employé créé par Gogol » selon les mots d'Eugène-Melchior de Vogüé — en d'autres termes un ver de terre.
 
(Lucien Ganne, Syllogismes de la mer Rouge)

jeudi 21 novembre 2024

Achab, c'est nous

 

Si nous n'étions aussi modeste, nous pourrions croire que Melville nous a pris pour modèle quand il a créé le capitaine Achab. Comme dirait l'autre, le capitaine Achab, c'est nous. Une grosse baleine nous a fait du tort et maintenant nous voulons nous venger.
 
(Lucien Ganne, Syllogismes de la mer Rouge)

vendredi 22 décembre 2023

Mocha Dick

 

Le véritable nom de la baleine blanche n'était pas Moby Dick mais Mocha Dick. Elle était, nous dit l'explorateur Jeremiah Reynolds, « couverte d'une énorme quantité de pouces-pieds, beaucoup plus que la normale pour son espèce, ce qui lui donnait un aspect rugueux ». Chez Melville, ce cachalot symbolise l'idée du Rien — tandis que l'antipathique capitaine Achab incarne la fétide et rébarbative « réalité empirique ».
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

vendredi 3 novembre 2023

Poteaux d'angle

 

Même quand on est seul — seul comme une pesse sous la pluie, seul comme Franz Kafka —, on a quelques poteaux : Oblomov, Bartleby, Johan Nilsen Nagel...
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

mercredi 8 mars 2023

On s'y perd

 

Si vous cherchez dans la littérature une réponse à la question « comment vivre », bon courage. Entre Bartleby qui préférerait ne pas et Barkis qui veut bien, il y a de quoi être déboussolé. Comment savoir sur quel pied danser ? Qu'il est pénible d'être livré à soi-même ! 
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

dimanche 20 mai 2018

Un homme qui dort


À Constance, Martin Heidegger est malheureux. Le séminaire est une ruine, la ville est sinistre ; quand il ne pleut pas, on est dévoré par les aoûtas, et les religieux sont de patibulaires canailles.

L'ennui le dévore, il ne digère plus, il ne dort plus, il ne respire qu'avec peine, et la vie est pour lui un supplice. Par chance, il tombe sur un roman de Georges Perec, Un homme qui dort, et ce portrait d'une solitude urbaine, autant inspiré par Kafka que par le Bartleby de Melville, l'aide à tenir le coup. Il développe une véritable passion pour le « chantre de l'absence douloureuse » et dévore tous ses ouvrages dès leur parution, ce qui accroît encore cette susceptibilité nerveuse qui s'était annoncée dès sa première enfance. À quatorze ans, il a déjà conçu une forte haine de la fastidieuse « réalité empirique » qui forme l'arrière-plan de l'existence humaine, et une inclination non moins forte pour l'ontologie critique.

En 1906, ses parents, horrifiés de sa taciturnité, de sa morosité, de son aversion pour la société, le font transférer au petit séminaire de Fribourg.


(Jean-René Vif, Scènes de la vie de Heidegger)