jeudi 24 janvier 2019

Volupté de l'insignifiance


La mort fait éprouver à l'homme l'indicible bonheur de n'être qu'un comparse.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Le carcajou, ce mal-aimé...


21 janvier. — « Parmi les espèces dont la voracité est telle qu'on peut les regarder comme véritablement insatiables, il faut citer en première ligne le glouton, animal qui se trouve dans quelques provinces septentrionales de la Suède : le nom de jerff qu'il porte dans ce pays, comme ceux de rossomack et de vielfrass qu'on lui a donné dans les langues slave et allemande, exprime sa gloutonnerie, laquelle dépasse toute croyance... Vient-il à rencontrer dans la campagne une bête morte, il commence aussitôt à la dévorer, ne se donnant point de relâche jusqu'au moment où son corps, tendu comme un tambour, est prêt de crever ; alors, s'il reste encore quelque chose de la proie, il cherche dans la campagne un lieu où des arbres aient poussé très près l'un de l'autre, il se pousse dans l'étroit intervalle qui sépare deux troncs voisins, et expulsant par cette rude pression une partie des aliments qu'il avait engloutis, il retourne vers le cadavre pour se gorger de nouveau. » (Olaüs Magnus, Histoire des nations septentrionales, Rome, 1555)

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

Interlude

Jeune femme cherchant le Monocle du colonel Sponsz de Hermann von Trobben

Dangers du mimétisme


Les suicidés philosophiques simulent si bien les pousses d'arbuste qu'il arrive que les horticulteurs les taillent avec un sécateur. Ou encore, ils se broutent entre eux, se prenant pour de véritables pousses d'arbuste, en sorte qu'on pourrait croire à une sorte de masochisme collectif aboutissant à l'homophagie mutuelle !

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Orthorhombicité du temps


Bientôt, la science nous apprendra que le temps est orthorhombique, et nous devrons nous prosterner devant cette évidence, pour fétide qu'elle soit.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Cruauté de Commode


27 janvier. — « Aussi lâche que cruel, Commode laissa égorger ses ministres dans des séditions. Il fit tuer sa sœur Lucilla, sa femme Crispina, le grand jurisconsulte Salvius Julianus. Après avoir échappé au poignard de Quintianus et de Quadratus, au complot de Maternus, il fut prévenu par sa concubine Marcia, le chambellan Électus, et le préfet Lætus, qu'il destinait au supplice ; l'athlète Narcisse l'étouffa, après qu'on l'eut assoupi par un poison. » (Charles Dezobry et Théodore Bachelet, Dictionnaire général de biographie et d'histoire, Paris, Delagrave, 1866)

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)