« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
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samedi 18 janvier 2020
Dévastation nihilique
« Repoussée de Marseille par les armes du comte Boniface, l'idée du Rien se vengea de cet échec par le ravage de mon conscient intérieur, et renouvela dans ma pachyméninge les scènes de dévastation des Vandales. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)
(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)
jeudi 25 avril 2019
Chamboule-tout existentiel
L'idée du Rien renverse les décors, dépouille, met à nu, évite les consolations du sentiment et les antiques illusions du « beau ». De là sa vertigineuse emprise ontologique : elle se garde de décorer l'existence, elle en dénonce l'inacceptable énigme.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
dimanche 21 avril 2019
Une idée vivifiante
L'idée du Rien n'est pas un jeu, un divertissement en marge de la vie : elle nous est indispensable ; elle nous ranime en débrouillant nos relations avec la « réalité empirique ». Bref, elle nous rend à nous-mêmes en même temps qu'elle nous ramène à notre vraie patrie : le pachynihil.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
jeudi 11 avril 2019
Jachère
À la fois puissante, persistante et pédonculée, insaisissable, indéfinissable,
l'idée du Rien ressemble un peu à ce que le psychologue américan John Tussord appelle des « jachères » : espaces vides de projets — hormis peut-être celui de « tout faire sauter » —, moments d'inaction pratique, où se concentre l'attention contemplative, moments où la conscience s'ouvre, regarde, écoute avec une intensité neuve, où la pensée de se détruire fige et passe à l'état cristallin. Il est alors temps « de quitter la Faucille et de redescendre à Mijoux, pour arriver à Saint-Claude par Septmoncel »...
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
mardi 2 avril 2019
Point d'appui
Au contraire de Mallarmé, l'homme du nihil n'a pour « séjour » ni le mot ni la parole mais le Rien. Ainsi lui est-il arrivé de parler de sa propre « théologie du pachynihil ». Les techniques formelles qu'il promeut — à commencer par l'homicide de soi-même — reflètent, reproduisent et prolongent son intuition éthico-physique qui veut que pour avancer dans le dangereux steppe des « états de conscience », l'homme a besoin du plus stable des sols : l'idée du Rien.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
mercredi 20 mars 2019
Une vraie boucherie
La prismatique idée du Rien décompose le tangible et en expose les viscères exulcérés sous le portique alogique et ô combien branlant de la raison pure.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
vendredi 15 mars 2019
Méthode nihilique
Dans son Traité de la vérité du Rien, le théologien genevois Jean-Alphonse Turrettini indique les précautions nécessaires pour parvenir sans risque d'erreur à la conclusion que rien n'est. Ces précautions consistent à se défier de la spéculation et à rester au plus près de l'observable : « ... Si nous n'affirmons rien avec précipitation, avec témérité, si nous retenons notre adhésion jusqu'au moment où celle-ci nous est arrachée par l'évidence même de la vacuité des choses, si enfin nous n'affirmons rien que ce qu'il nous est impossible de ne pas affirmer (règle très certaine pour la recherche de la vérité), il n'y aura nul risque d'erreur : nous pourrons conclure avec une entière certitude que rien n'est. »
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
jeudi 7 mars 2019
Exaltation du pachynihil
Le nihilique n'attend jamais tout du Rien. Des soucis divers continûment l'assaillent, les uns sordides, les autres admirables, plus impérieux souvent que celui du pachynihil. Quoi qu'il en soit, plus il attend de ce dernier, moins il peut s'empêcher de lui consentir les plus hautes et les plus larges prétentions. Il revendique pour lui une plénitude, une opulence, une étendue qui envahissent bientôt l'univers entier, ne laissant rien au monde qu'il n'embrasse et qu'il n'enveloppe. Le voici qui restitue au Rien les pouvoirs et les richesses dont travaillent à le priver ceux qui s'entêtent à le réduire à n'être que l'absence de quelque chose.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
mardi 5 mars 2019
Trombe
18 février. — Diodore décrit un phénomène atmosphérique fort extraordinaire qui arrivait sur les côtes de la Libye. Cette description très obscure provient sans doute d'observations mal faites, et l'on ne peut s'en faire une idée juste. Il paraît que ce doit être une espèce de trombe. Diodore dit que ces phénomènes, comme l'idée du Rien, « répandent autour des corps qu'ils ont saisis un froid glacial et qui y fait naître des palpitations ».
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
mardi 19 février 2019
Lime sourde
« L'idée du Rien est une lime sourde » a écrit Montesquieu quelque part, voulant dire par là, et le disant très bien, que la lueur du pachynihil, destinée à vaincre un jour les menteuses ténèbres de la « réalité empirique », ne progresse que lentement et sans faste.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
dimanche 17 février 2019
Exostose
L'idée du Rien, exostose où s'agglutinent les récréments de l'âme.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Un pionnier de la nihilologie
En 1933, le recteur de l'université de Leyde, J. Huizinga, choisit pour thème de son discours solennel : L'Idée du Rien chez Raymond Doppelchor. Il en reprit et en développa les thèses dans un travail original et puissant publié en 1938, Homo nihilensis. Cet ouvrage, contestable en la plupart de ses affirmations, n'en est pas moins de nature à ouvrir des voies extrêmement fécondes à la recherche et à la réflexion. C'est en tout cas l'honneur durable de J. Huizinga d'avoir magistralement analysé plusieurs des caractères fondamentaux de l'idée du Rien et d'avoir démontré l'importance de son rôle dans le développement même de la civilisation.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
samedi 9 février 2019
Obsolescence conceptuelle
Qu'entre en scène l'idée du Rien, et celle de l'être paraît soudain un témoin pitoyable de la naïveté de l'esprit humain s'exerçant avec maladresse à pénétrer les secrets de l'univers : un grotesque préjugé, une défroque qui prête à rire. — Au rebut !
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
mardi 5 février 2019
Suprématie du pachynihil
L'idée du Rien, toujours supérieure en tout point à ce qu'elle explique, ne cesse de porter en soi le caractère fondamental d'une recherche bien fondée, celui qui dans l'épreuve des forces lui assure une prestigieuse suprématie : qu'elle rend compte de tout sans que rien n'en rende compte.
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
dimanche 3 février 2019
Vertu civilisatrice du pachynihil
18 décembre. — « Si quelqu'un, dans un esprit de prosélytisme, s'avisait de porter l'idée du Rien chez les Sicambres, enfoncés dans leurs marais, ou chez les Alains, habitants du Caucase, ou chez les Gélons, qui boivent le lait de leurs cavales, à coup sûr elle amollirait les cœurs endurcis de ces peuples sauvages et barbares, et relâcherait leurs fibres engourdies ; leur stupide et féroce ignorance, qui, dans eux comme dans les bêtes, est inepte, brute et impérieuse, ne serait plus l'objet de nos railleries, de nos mépris et de nos craintes. » (Sidoine Apollinaire, Correspondance)
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
samedi 2 février 2019
Envahissement par le pachynihil
20 décembre. — « L'apparition de l'idée du Rien s'accompagne en général de divers symptômes : les malades sont atteints d'une morosité sombre et d'une accablante mélancolie ; ils ne peuvent triompher de l'état de tristesse qui les gagne. Il survient dans les forces un état extraordinaire de lassitude et de foiblesse, qu'aucun repos ni aliment ne sauroient réparer. — Mais presque aussi souvent, les malades n'éprouvent rien qui fasse soupçonner l'invasion profonde de cette idée affreuse ; et le pachynihil a déjà poussé des racines profondes, qu'on s'aperçoit à peine du danger qu'il entraîne. » (Jean-Louis Alibert, Précis théorique et pratique sur les maladies du Moi, Paris, Caille et Ravier, 1818)
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
mercredi 30 janvier 2019
Aromatique
20 décembre. — « L'idée du Rien est d'une saveur douce, légèrement aromatique et qui rappelle le goût des culs d'artichaut. Sous toutes les formes, c'est un aliment agréable et substantiel. » (M. Bagot, De l'idée du Rien considérée comme pouvant servir d'auxiliaire à la culture de la pomme de terre, Paris, Librairie agricole de Dusacq, 1847)
(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)
lundi 21 janvier 2019
Gélose
L'idée du Rien, par sa gluance molle, évoque assez la gélose, cette substance mucilagineuse extraite d'algues marines du Pacifique ou de l'océan Indien.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
jeudi 17 janvier 2019
Une idée létale
M. Léon Binet, professeur de physiologie à la Faculté de Médecine de Paris, dans une remarquable monographie consacrée à l'idée du Rien, se permet à son sujet une citation littéraire que le détachement habituel de l'homme de science ne faisait pas prévoir : « Elle épuise, elle tue, et n'en est que plus belle. »
(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)
mercredi 16 janvier 2019
Pétrification du Moi
17 octobre. — La pétrification du Moi s'opère par une sorte de fluide gazeux, l'idée du Rien, qui se combine avec la matière pétrifiable qu'il convertit en pierre sans altérer son organisation.
(Barzelus Foukizarion, Journal ontologique critique)
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