mardi 17 janvier 2023

Pose littéraire

 

Il faut vraiment aimer faire l'intéressant pour prétendre que la mort possède une « froide beauté de jonquille ». Le Rien, peut-être. Mais la mort !

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Rhinocéros

 

Après s'en être pris aux mutilés de cul dans Les Chaises, Ionesco, dans sa pièce Rhinocéros, tire à boulets rouges sur les rhinocéros, ces mammifères herbivores à peau épaisse et peu poilue. Tout en éreintant ces débonnaires pachydermes, le dramaturge pose une question « philosophique » : est-il possible de rester humain lorsque toutes les personnes autour de vous acceptent de se transformer en rhinocéros ? On a tendance à répondre que peut-être (il faudrait d'abord définir ce qu'on entend par « humain ») — mais c'est du « théâtre de l'absurde », alors attention, hein !

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Lait noir de l'aube

 

Un jour qu'il était « gonflé à bloc », Paul Celan soutint que la poésie était « conversion en infini de la mortalité pure ». Mais son ami le Grandiloque, avec qui il était occupé à « partager une chopine », lui rétorqua : « Arrête tes conneries, vieux ! »

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Une irritation

 

Le nihilique regrette d'être né. Il pense que ç'a été une erreur magistrale d'accepter l'invitation des époux Auersberger.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)