dimanche 25 décembre 2022

Aux chiottes les nymphéas

 

Au dire de son fils Michel, le peintre Monet non seulement ne termina pas son dernier tableau, mais il le lacéra à coups de couteau. Il en avait marre de la peinture. Il trouvait ça « con ». Les formes, les couleurs, les « bon Dieu de nymphéas », il en avait soupé. Il n'aspirait plus qu'à une chose : le Rien.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Réminiscence de Pavese

 

Aura-t-elle tes yeux quand elle viendra, on ne sait pas, mais pour l'instant la mort ne vient pas, et ce qui est certain, c'est que le temps est long dans ces conditions. Alors on le meuble d'agissements qui peuvent à première vue paraître raisonnables, et s'ils ne le sont pas, du moins en avons-nous l'habitude.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Existence phonématique

 

La vie n'est pas un chemin pavé de roses, mais puisqu'on est là, il faut essayer d'en tirer le meilleur parti. Comment ? Par exemple en se gorgeant de phonèmes (ba, be, bi, bo, bu) — mais ce n'est qu'un exemple.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Un beau gâchis

 

« Le monde est indépendant de ma volonté », a dit Ludwig Wittgenstein. C'est aussi ce que la plupart des gens pensent — que le monde est indépendant de la volonté de Ludwig Wittgenstein — mais nul ne peut en avoir l'absolue certitude. Une chose en revanche est sûre : si c'est lui, il en a fait de belles.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)