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samedi 26 octobre 2024

Un maniaque de la géométrie

 

Spinoza était totalement inhumain. Il rapportait tout au triangle. Pour lui, les hommes étaient des triangles. Et si on n'était pas équilatéral, ou au moins isocèle, ça bardait : Schweinhund, Scheißkerl, etc. Un vrai dingue.
 
(Lucien Ganne, Syllogismes de la mer Rouge)

vendredi 25 octobre 2024

Jusque là mais pas plus loin

 

Baruch fut assez intrépide pour se risquer à l'amor Dei intellectualis et au more geometrico, mais inventer le joint spi n'osa.
 
(Lucien Ganne, Syllogismes de la mer Rouge)

jeudi 24 octobre 2024

Inventions

 

Pascal n'est pas plus l'inventeur de la berouette que Spinoza ne l'est du joint spi. Ils avaient assez à faire avec leur philosophie pour s'occuper de bêtises pareilles.
 
(Lucien Ganne, Syllogismes de la mer Rouge)

samedi 21 septembre 2024

Un piège à choses

 

Ne pas avoir de vie — exemple : Spinoza —, c'est encore en avoir une. Il semble qu'à part être mort, il n'y ait pas de solution. On le savait déjà pour les élections, mais il paraît que le fait d'exister est lui aussi est un piège à choses.
 
(Lucien Ganne, Syllogismes de la mer Rouge)

samedi 29 juin 2024

Serf arbitre

 

Une pierre, si elle était douée de conscience, serait convaincue qu'elle tombe librement par terre, dit Spinoza. Et il a sûrement raison. Alors ce n'est pas la peine de faire « jore » que vous jouissez du libre arbitre, les pots de pisse ! On vous connaît ! On ne nous la fait pas ! Affreux ! Automates de Vaucanson !
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

mardi 4 juin 2024

Technique de Spinoza

 

Quand des témoins de Jéhovah ou des vendeurs d'aspirateurs venaient frapper chez lui, Spinoza, pour s'en débarrasser, leur disait que l'intelligence et la volonté de Dieu ressemblent aussi peu à l'intelligence et à la volonté de l'homme que la constellation du Chien au chien, animal aboyant. En général, ça marchait. Les fâcheux déguerpissaient en marmonnant : « Il est trop con, ce mec-là. »
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

jeudi 23 mai 2024

Un suspect au lourd passé

 

« Les soupçons se sont rapidement portés sur le conjoint, un homme ayant déjà eu affaire à la justice pour des faits d'exhibitionnisme spinozien (vêtu d'un imperméable et de bas de pantalon, il opposait à la conception transcendante du divin une philosophie matérialiste de l'immanence). »
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

Schopenhauerification du Moi

 

Quand on a un peu roulé sa bosse dans la « réalité empirique », on envisage le monde comme une représentation du sujet connaissant, et ce dernier comme une sorte de pot de pisse qui ne se connaît soi-même que comme volonté, et encore. Au plan moral, on s'oppose à l'eudémonisme de Baruch Spinoza.
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

samedi 30 décembre 2023

Abominations lexicales

 

Les ceusses qui disent « les couverts » pour parler des fourchettes, des cuillères et des couteaux, on peut parier que ce sont des spinozistes, ou tout au moins des individus qui, comme Spinoza, ont un bâton de police dans le fiak. Ce sont d'ailleurs souvent des gens qui mangent des « fruits de mer » et prennent des « bains ».
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

jeudi 16 novembre 2023

Sed intelligere

 

Spinoza était de ces individus dont on dit qu'ils ont un bâton de police dans le révérence parler cul. Il disait des choses du genre : « Ne pas rire, ne pas pleurer, ne pas détester, mais comprendre. » Comprendre ! Il avait fait l'école du rire, le gusse.
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

samedi 14 mai 2022

Crise de kakon

 

De longues explorations dans les diverticules de la réalité empirique ont permis à l'homme du nihil d'acquérir cette douloureuse certitude : dans le réel, tout est faux. Le monde n'est qu'une collection de simulacres. L'idéalisme allemand, le temps, les phénomènes, les organes, les voyages, la permaculture, Héraclite, Spinoza, Hegel, les « lieux de culture », tout. Sa conclusion ? Aux chiottes ! Aux doubles-vécés ! Pour qui nous prend-on, à la fin ?

(Fernand Delaunay, Glomérules)

jeudi 12 mai 2022

Saumure philosophique

 

« Nouvelle tentative de lire du Spinoza, vite abandonnée. Comme d'habitude, à la place du cerveau, sensation d'un bocal de cornichons. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Fernand Delaunay, Glomérules)

lundi 17 mai 2021

Automate

 

Il suffit d'observer le « monstre bipède » dans la rue ou dans un coquetèle pour s'apercevoir qu'il possède toutes les caractéristiques d'un automate. Ses actes, ses paroles même sont désespérément prévisibles — ce qui fit dire à Gragerfis qu'« il diffère peu d'un cochon d'inde ». Et contrairement à celui de Spinoza, cet automate n'est pas même spirituel !!!

(Fernand Delaunay, Glomérules)

dimanche 17 janvier 2021

Melancholia

 

Le philosophe Baruch Spinoza, un jour qu'il était « gonflé à bloc », aurait déclaré que « la gaieté ne peut avoir d'excès, et elle est toujours bonne ; la mélancolie, au contraire, est toujours mauvaise. » Ce à quoi Leibniz, qui était toujours d'humeur sombre et voyait dans la vie un « margouillis exophtalmique » (eine exophthalmische Margouillis) aurait rétorqué : « Oh ! Oh ! Comme tu y vas, mon ami ! »

(Fernand Delaunay, Glomérules)

jeudi 2 avril 2020

Connaissance par le Rien


Chez l'homme du nihil, l'idée du Rien n'est pas seulement un guide spirituel mais aussi une source de connaissance. Il l'écrit clairement dans son journal (à la date du 17 octobre 1948) : « Au reste, pourquoi lire Spinoza, Fichte ou Gabriel Marcel, là où préexiste un enseignement intérieur, là où l'onction du pachynihil instruit de tout ? »

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

samedi 2 novembre 2019

Retrouvailles (Charles Bukowski)


J'ai laissé le bus à Rampart, je suis revenu à pied jusqu'à Coronado, j'ai monté la petite colline, puis les escaliers, suivi l'allée et marché jusqu'à ma porte. Je suis resté un moment devant, à sentir le soleil sur mes bras. Ensuite, j'ai cherché la clef, ouvert la porte, et commencé à grimper l'escalier.
« Bonjour ! » a dit la voix de Madge.
Je n'ai pas répondu. Je suis monté sans me presser. J'étais blême et un peu faible.
« Bonjour ! Qui c'est ?
— Ne t'énerve pas, Madge, ce n'est que moi. »
Je me suis arrêté en haut de l'escalier. Madge était assise sur le divan dans une vieille robe de soie verte. Elle tenait un verre de porto à la main, du porto avec des glaçons, comme elle l'aimait.
« Chéri ! »
Elle a bondi vers moi. Elle avait l'air heureuse, elle m'embrassait.
« Oh ! Harry, tu reviens, pour de bon ?
— Peut-être. Si je tiens le coup. Y a quelqu'un dans ton lit ?
— Oui, il y a le philosophe Alain Badiou. Il m'explique la manière dont se pose la question du sens de l'être dans l'œuvre de Paul Ricœur.
— Alors ? Elle se pose comment ?
— C'est un peu compliqué car l'ontologie herméneutique ricœurienne se présente comme fragmentée, disséminée dans des ouvrages épars sans jamais s'ériger dans un système clos et achevé. Mais tout de même, à travers ces fragments d'ontologie, on peut se risquer à dégager deux trames, l'une (l'onto-poétique) qui prend sa source dans La métaphore vive, l'autre (l'onto-anthropologique) qui trouve son point culminant dans Soi-même comme un autre.
— Tiens donc. Et vers quoi convergent ces trames ontologiques ? Si elles convergent, c'est-à-dire...
— Eh bien, tout l'effort de Ricœur consiste à montrer comment l'être de l'homme se détache et se singularise de l'être en général. Un verre ?
— Ça m'est interdit. Il faut que je mange des œufs, des œufs à la coque. Ils m'ont donné une liste.
— Ah ! les salauds ! Assieds-toi. Tu veux prendre un bain ? Quelque chose à manger ?
— Non, je voudrais juste savoir comment Ricœur s'y prend pour montrer ça.
— Oh ! C'est simple. Il se tourne d'abord du côté de la Métaphysique d'Aristote. Ensuite, pour résoudre les difficultés relatives à l'ontologie aristotélicienne, il engage un dialogue à la fois avec Spinoza et Heidegger.
— Finalement, je crois que je vais prendre un verre. Si Ricœur peut engager un dialogue avec Spinoza, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas me taper un porto. Mais sans glaçons, s'il te plaît. Et vire-moi ce Badiou fissa. »


(Étienne-Marcel Dussap, Forcipressure)

mardi 29 octobre 2019

Le faisan (Raymond Carver)


Ayant épuisé ses ressources verbales, Gerald Weber conduisait en silence. Pour Shirley Lenart, le seul fait de passer un aussi long moment en tête-à-tête avec lui présentait un caractère de nouveauté frappant, si bien qu'au début elle fit ce qu'elle pouvait pour rester éveillée. D'abord elle avait passé des cassettes — Crystal Gayle, Chuck Mangione, Willie Nelson —, puis à l'approche du jour, elle s'était mise à lire du Spinoza. De temps en temps, elle allumait une cigarette et observait Gerald à travers la pénombre grise qui baignait l'intérieur de la grosse voiture. Quelque part entre San Luis Obispo et Potter, alors qu'ils étaient encore à deux cent cinquante kilomètres de sa maison d'été de Carmel, elle lui demanda :
— Dis, Gerald, tu as remarqué qu'il y a deux conceptions distinctes de la causalité, chez Spinoza ?
— Euh, non, ça ne me dit rien, répondit-il. Comment ça, deux conceptions de la causalité ? C'est un peu fort de café !
— Oui, ça m'a également un peu surprise au début, mais je t'assure, c'est vrai. Selon la première, que l'on pourrait nommer « émanative », la nature-dieu serait la cause directe de toute action qui a lieu au niveau des choses finies ; tandis que, selon la seconde, que nous appellerons si tu le veux bien « consécutive », toute action finie ferait partie d'une chaîne infinie de causes (dont chacune est toutefois finie) qui est répandue dans la durée.
— Ça alors ! dit Gerald. Vraiment, je n'aurais jamais cru ça de Spinoza.
— Oui mais attends, reprit Shirley. J'ai bien réfléchi à la question et il m'est venu l'idée d'un modèle pour la causalité consécutive qui assurerait la possibilité que les êtres finis puissent fonctionner comme des causes adéquates au sens spinoziste dans le champ physique.
— Vas-y, raconte-moi ça, dit Gerald.
Il n'éprouvait encore aucune fatigue. Il était même relativement d'attaque. Il était heureux d'avoir quelque chose à faire. C'était agréable d'être assis derrière un volant, et d'écouter quelqu'un vous parler de la causalité chez Spinoza.
Il éteignit ses phares et leva légèrement le pied. C'est à ce moment précis qu'il aperçut du coin de l'oeil une forme sombre coiffée d'un chapeau melon. Elle volait en rase-mottes, très rapidement, suivant un axe qui risquait de l'amener sur la trajectoire de la voiture. Le pied gauche de Gerald effleura la pédale de frein, puis il donna un brusque coup d'accélérateur et raffermit sa prise sur le volant. La forme heurta le phare gauche avec un bruit sourd, et passa en tourbillonnant devant le pare-brise, lâchant dessus une giclée de fiente.
— Oh mon Dieu ! fit Gerald, horrifié de son geste.
— Qu'est-ce qui se passe ? demanda Shirley en se dressant péniblement sur son séant, l'air ahuri, ouvrant de grands yeux.
— J'ai heurté quelque chose... je crois que c'était le philosophe Henri Bergson.
Pendant qu'il freinait, les débris du phare éclaté tombèrent en tintinnabulant sur le macadam.
— Triste fin pour un si grand génie, murmura Shirley.


(Étienne-Marcel Dussap, Forcipressure)

jeudi 21 février 2019

jeudi 1 novembre 2018

Caractère irascible de Leibniz


« Irrité de ce que Spinoza l'avoit saisi aux parties honteuses, au lieu de le prendre au baudrier, d'un coup de poing il lui fit sauter toutes les dents. La pudeur lui fit pardonner la vengeance, puisque le prince-électeur, qui étoit présent, loua publiquement le courage et la modestie de Leibniz ; il lui donna des bracelets et des colliers, ainsi qu'une pyxide à concepts richement ornée, et lui défendit d'en venir dans la suite aux mains avec des métaphysiciens hollandais, de peur qu'il n'arrivât quelque chose de plus sérieux que la lutte. » (Guillaume de Moulines, Vie de Leibniz, Imprimerie bibliographique, Paris, 1806)

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

dimanche 14 octobre 2018

Décomposition


Non plus que Spinoza, je ne ris ni ne pleure. Je me décompose.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)