Affichage des articles dont le libellé est Spinoza Baruch. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Spinoza Baruch. Afficher tous les articles

samedi 30 décembre 2023

Abominations lexicales

 

Les ceusses qui disent « les couverts » pour parler des fourchettes, des cuillères et des couteaux, on peut parier que ce sont des spinozistes, ou tout au moins des individus qui, comme Spinoza, ont un bâton de police dans le fiak. Ce sont d'ailleurs souvent des gens qui mangent des « fruits de mer » et prennent des « bains ».
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

jeudi 16 novembre 2023

Sed intelligere

 

Spinoza était de ces individus dont on dit qu'ils ont un bâton de police dans le révérence parler cul. Il disait des choses du genre : « Ne pas rire, ne pas pleurer, ne pas détester, mais comprendre. » Comprendre ! Il avait fait l'école du rire, le gusse.
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

samedi 14 mai 2022

Crise de kakon

 

De longues explorations dans les diverticules de la réalité empirique ont permis à l'homme du nihil d'acquérir cette douloureuse certitude : dans le réel, tout est faux. Le monde n'est qu'une collection de simulacres. L'idéalisme allemand, le temps, les phénomènes, les organes, les voyages, la permaculture, Héraclite, Spinoza, Hegel, les « lieux de culture », tout. Sa conclusion ? Aux chiottes ! Aux doubles-vécés ! Pour qui nous prend-on, à la fin ?

(Fernand Delaunay, Glomérules)

jeudi 12 mai 2022

Saumure philosophique

 

« Nouvelle tentative de lire du Spinoza, vite abandonnée. Comme d'habitude, à la place du cerveau, sensation d'un bocal de cornichons. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Fernand Delaunay, Glomérules)

lundi 17 mai 2021

Automate

 

Il suffit d'observer le « monstre bipède » dans la rue ou dans un coquetèle pour s'apercevoir qu'il possède toutes les caractéristiques d'un automate. Ses actes, ses paroles même sont désespérément prévisibles — ce qui fit dire à Gragerfis qu'« il diffère peu d'un cochon d'inde ». Et contrairement à celui de Spinoza, cet automate n'est pas même spirituel !!!

(Fernand Delaunay, Glomérules)

dimanche 17 janvier 2021

Melancholia

 

Le philosophe Baruch Spinoza, un jour qu'il était « gonflé à bloc », aurait déclaré que « la gaieté ne peut avoir d'excès, et elle est toujours bonne ; la mélancolie, au contraire, est toujours mauvaise. » Ce à quoi Leibniz, qui était toujours d'humeur sombre et voyait dans la vie un « margouillis exophtalmique » (eine exophthalmische Margouillis) aurait rétorqué : « Oh ! Oh ! Comme tu y vas, mon ami ! »

(Fernand Delaunay, Glomérules)

jeudi 2 avril 2020

Connaissance par le Rien


Chez l'homme du nihil, l'idée du Rien n'est pas seulement un guide spirituel mais aussi une source de connaissance. Il l'écrit clairement dans son journal (à la date du 17 octobre 1948) : « Au reste, pourquoi lire Spinoza, Fichte ou Gabriel Marcel, là où préexiste un enseignement intérieur, là où l'onction du pachynihil instruit de tout ? »

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

samedi 2 novembre 2019

Retrouvailles (Charles Bukowski)


J'ai laissé le bus à Rampart, je suis revenu à pied jusqu'à Coronado, j'ai monté la petite colline, puis les escaliers, suivi l'allée et marché jusqu'à ma porte. Je suis resté un moment devant, à sentir le soleil sur mes bras. Ensuite, j'ai cherché la clef, ouvert la porte, et commencé à grimper l'escalier.
« Bonjour ! » a dit la voix de Madge.
Je n'ai pas répondu. Je suis monté sans me presser. J'étais blême et un peu faible.
« Bonjour ! Qui c'est ?
— Ne t'énerve pas, Madge, ce n'est que moi. »
Je me suis arrêté en haut de l'escalier. Madge était assise sur le divan dans une vieille robe de soie verte. Elle tenait un verre de porto à la main, du porto avec des glaçons, comme elle l'aimait.
« Chéri ! »
Elle a bondi vers moi. Elle avait l'air heureuse, elle m'embrassait.
« Oh ! Harry, tu reviens, pour de bon ?
— Peut-être. Si je tiens le coup. Y a quelqu'un dans ton lit ?
— Oui, il y a le philosophe Alain Badiou. Il m'explique la manière dont se pose la question du sens de l'être dans l'œuvre de Paul Ricœur.
— Alors ? Elle se pose comment ?
— C'est un peu compliqué car l'ontologie herméneutique ricœurienne se présente comme fragmentée, disséminée dans des ouvrages épars sans jamais s'ériger dans un système clos et achevé. Mais tout de même, à travers ces fragments d'ontologie, on peut se risquer à dégager deux trames, l'une (l'onto-poétique) qui prend sa source dans La métaphore vive, l'autre (l'onto-anthropologique) qui trouve son point culminant dans Soi-même comme un autre.
— Tiens donc. Et vers quoi convergent ces trames ontologiques ? Si elles convergent, c'est-à-dire...
— Eh bien, tout l'effort de Ricœur consiste à montrer comment l'être de l'homme se détache et se singularise de l'être en général. Un verre ?
— Ça m'est interdit. Il faut que je mange des œufs, des œufs à la coque. Ils m'ont donné une liste.
— Ah ! les salauds ! Assieds-toi. Tu veux prendre un bain ? Quelque chose à manger ?
— Non, je voudrais juste savoir comment Ricœur s'y prend pour montrer ça.
— Oh ! C'est simple. Il se tourne d'abord du côté de la Métaphysique d'Aristote. Ensuite, pour résoudre les difficultés relatives à l'ontologie aristotélicienne, il engage un dialogue à la fois avec Spinoza et Heidegger.
— Finalement, je crois que je vais prendre un verre. Si Ricœur peut engager un dialogue avec Spinoza, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas me taper un porto. Mais sans glaçons, s'il te plaît. Et vire-moi ce Badiou fissa. »


(Étienne-Marcel Dussap, Forcipressure)

mardi 29 octobre 2019

Le faisan (Raymond Carver)


Ayant épuisé ses ressources verbales, Gerald Weber conduisait en silence. Pour Shirley Lenart, le seul fait de passer un aussi long moment en tête-à-tête avec lui présentait un caractère de nouveauté frappant, si bien qu'au début elle fit ce qu'elle pouvait pour rester éveillée. D'abord elle avait passé des cassettes — Crystal Gayle, Chuck Mangione, Willie Nelson —, puis à l'approche du jour, elle s'était mise à lire du Spinoza. De temps en temps, elle allumait une cigarette et observait Gerald à travers la pénombre grise qui baignait l'intérieur de la grosse voiture. Quelque part entre San Luis Obispo et Potter, alors qu'ils étaient encore à deux cent cinquante kilomètres de sa maison d'été de Carmel, elle lui demanda :
— Dis, Gerald, tu as remarqué qu'il y a deux conceptions distinctes de la causalité, chez Spinoza ?
— Euh, non, ça ne me dit rien, répondit-il. Comment ça, deux conceptions de la causalité ? C'est un peu fort de café !
— Oui, ça m'a également un peu surprise au début, mais je t'assure, c'est vrai. Selon la première, que l'on pourrait nommer « émanative », la nature-dieu serait la cause directe de toute action qui a lieu au niveau des choses finies ; tandis que, selon la seconde, que nous appellerons si tu le veux bien « consécutive », toute action finie ferait partie d'une chaîne infinie de causes (dont chacune est toutefois finie) qui est répandue dans la durée.
— Ça alors ! dit Gerald. Vraiment, je n'aurais jamais cru ça de Spinoza.
— Oui mais attends, reprit Shirley. J'ai bien réfléchi à la question et il m'est venu l'idée d'un modèle pour la causalité consécutive qui assurerait la possibilité que les êtres finis puissent fonctionner comme des causes adéquates au sens spinoziste dans le champ physique.
— Vas-y, raconte-moi ça, dit Gerald.
Il n'éprouvait encore aucune fatigue. Il était même relativement d'attaque. Il était heureux d'avoir quelque chose à faire. C'était agréable d'être assis derrière un volant, et d'écouter quelqu'un vous parler de la causalité chez Spinoza.
Il éteignit ses phares et leva légèrement le pied. C'est à ce moment précis qu'il aperçut du coin de l'oeil une forme sombre coiffée d'un chapeau melon. Elle volait en rase-mottes, très rapidement, suivant un axe qui risquait de l'amener sur la trajectoire de la voiture. Le pied gauche de Gerald effleura la pédale de frein, puis il donna un brusque coup d'accélérateur et raffermit sa prise sur le volant. La forme heurta le phare gauche avec un bruit sourd, et passa en tourbillonnant devant le pare-brise, lâchant dessus une giclée de fiente.
— Oh mon Dieu ! fit Gerald, horrifié de son geste.
— Qu'est-ce qui se passe ? demanda Shirley en se dressant péniblement sur son séant, l'air ahuri, ouvrant de grands yeux.
— J'ai heurté quelque chose... je crois que c'était le philosophe Henri Bergson.
Pendant qu'il freinait, les débris du phare éclaté tombèrent en tintinnabulant sur le macadam.
— Triste fin pour un si grand génie, murmura Shirley.


(Étienne-Marcel Dussap, Forcipressure)

jeudi 21 février 2019

jeudi 1 novembre 2018

Caractère irascible de Leibniz


« Irrité de ce que Spinoza l'avoit saisi aux parties honteuses, au lieu de le prendre au baudrier, d'un coup de poing il lui fit sauter toutes les dents. La pudeur lui fit pardonner la vengeance, puisque le prince-électeur, qui étoit présent, loua publiquement le courage et la modestie de Leibniz ; il lui donna des bracelets et des colliers, ainsi qu'une pyxide à concepts richement ornée, et lui défendit d'en venir dans la suite aux mains avec des métaphysiciens hollandais, de peur qu'il n'arrivât quelque chose de plus sérieux que la lutte. » (Guillaume de Moulines, Vie de Leibniz, Imprimerie bibliographique, Paris, 1806)

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

dimanche 14 octobre 2018

Décomposition


Non plus que Spinoza, je ne ris ni ne pleure. Je me décompose.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

mercredi 22 août 2018

Quelle mère ! (Charles Bukowski)


La mère d'Eddie avait des dents de cheval, moi aussi, et je me rappelle qu'un jour on a monté ensemble la colline pour aller faire les courses et qu'elle m'a dit : « Henry, on a tous les deux besoin d'un appareil pour nos dents. On est horribles ! » J'ai grimpé la pente avec elle, tout fier. Elle portait une robe imprimée jaune, étroite, à fleurs, elle avait des chaussures à hauts talons, elle se tortillait, et ses talons faisaient clic, clic, clic sur le ciment. Je me disais : je marche à côté de la mère d'Eddie, elle marche à côté de moi et on monte la colline ensemble. Je commençais à être bigrement excité et la bosse dans mon calcif allait bientôt devenir gênante. Pour me calmer, je cherchai à me remémorer ce que Spinoza avait dit de la conscience. Pour lui, la conscience est une propriété qu'a l'idée de se dédoubler à l'infini. Toute idée représentant quelque chose qui existe dans un attribut, est elle-même quelque chose qui existe dans l'attribut pensé, comme forme ou réalité formelle de l'idée. À ce titre, elle est l'objet d'une autre idée qui la représente. De ce fait, la conscience n'est pas réflexion de l'esprit sur l'idée, mais réflexion de l'idée dans l'esprit, toujours seconde par rapport à l'idée dont elle est conscience. Je suis entré dans le magasin prendre du pain pour mes parents et elle a fait ses achats. La bosse était toujours là. La mère d'Eddie avait un cul contre lequel même Spinoza ne pouvait rien !

(Étienne-Marcel Dussap, Forcipressure)

lundi 30 juillet 2018

Un séjour inhumain


Chez Spinoza, l'existence humaine s'apparente à un « magma », ou encore à un « margouillis ». Ce « magma » — ou ce « margouillis » — d'apparence uniformément désolée inspire à l'étant existant des sentiments mélancoliques et même de l'horreur. — Rien d'étonnant, donc, si la première pensée de qui ouvre l'Éthique ou le Traité de la réforme de l'entendement est celle de se détruire.

(Marcel Banquine, Exercices de lypémanie)

vendredi 27 juillet 2018

La vie du corps (Tobias Wolff)


Wiley, souffrant un soir de solitude, se rendit dans un bar de North Beach tenu par un type qui avait été un de ses collègues au lycée. Il regarda un match de base-ball, après quoi il entama la conversation avec la femme assise à côté de lui. Elle était vétérinaire. Elle s'appelait Kathleen.

Elle avait des yeux très verts, « verts comme les prairies d'Érin », lui dit-il, et elle rit, renversant la tête en arrière et décidant — il le devinait, il le voyait venir — de laisser les choses suivre leur cours. Elle était un peu ivre. Elle le touchait en parlant, au poignet, à la main, une fois même à la cuisse, pour bien se faire comprendre. Wiley hochait la tête mais n'entendait pas ce qu'elle disait. Ça se bousculait dans sa tête.

Il se voyait déjà pénétrer dans l'intimité de cette bougresse et envisageait d'organiser son étude selon trois axes principaux. Tout d'abord, parce que le concept d'individuum revêt sa première signification dans l'ordre de la physique et de la physiologie, comme en témoigne l'Abrégé de Physique de la deuxième partie de l'Éthique, il examinerait les traits distinctifs et caractéristiques de l'individu au sens premier, en tant qu'il s'agit d'un individu corporel quelconque. Dans un second temps, il restreindrait l'analyse au cas du corps humain, en tant que son statut de chose corporelle extrêmement complexe, de corps hautement individué, permet de le concevoir dans les termes d'un dispositif artificiel et d'un automate. Enfin, il s'agirait de déterminer dans quelle mesure l'être individué du corps humain constitue le modèle de l'individuation de l'esprit, afin de préciser l'enjeu de la conception spinoziste de l'identité psycho-physique comme identité individuelle, ou identité d'un seul et même individu.

Mais il fallait bien commencer quelque part et il décida de lui mettre, comme on dit, « la main au pot ».


(Étienne-Marcel Dussap, Forcipressure)

vendredi 20 juillet 2018

La chaîne (Tobias Wolff)


Brian Gold était en haut de la colline quand le chien attaqua. Une bête énorme, noire, semblable à un loup, attachée à une chaîne, surgie brusquement de derrière une véranda, qui franchit son jardin ventre à terre et pénétra dans le parc, courant aisément malgré la neige épaisse, la fille de Gold en point de mire.

Gold attendit que la chaîne stoppe le chien net ; le chien courait toujours. Gold plongea vers le pied de la colline, en criant. La neige et le vent étouffaient sa voix. La luge d'Anna était presque parvenue au bas de la pente. Gold avait relevé la capuche de sa parka pour la protéger des bourrasques cinglantes et il savait qu'elle ne pouvait ni l'entendre ni voir le chien se ruer sur elle. Il avait conscience de la vitesse du chien et du ralenti de ses propres enjambées, du poids de ses bottes en caoutchouc, de l'entrave que représentait la croûte collante sous la neige fraîche.

Surtout, il se souvenait avec angoisse que chez Hegel et Spinoza, le monde n'est qu'un système de nécessité. Certes, dans la doctrine de l'essence, Hegel montre que la nécessité logique se doit d'affronter la contingence du monde pour se rendre effective, mais cela ne le rassurait guère, et encore moins de savoir que chez Spinoza, la contingence est conçue comme un défaut imputable à l'ignorance des causes nécessaires, qu'elle n'a pas de statut ontologique, que son statut est seulement épistémique.

Il envisagea un moment de se tourner vers l'irrationalisme chestovien, mais il n'en avait plus le temps : le chien bondissait déjà, mordait Anna à l'épaule, la soulevait de la luge, la traînait derrière, la secouant comme une poupée.

Désespéré — le salut se trouvait peut-être chez Kierkegaard ? —, Gold se jeta au bas de la colline, puis la distance disparut et il se retrouva là.


(Étienne-Marcel Dussap, Forcipressure)

mercredi 27 juin 2018

Spinozisme exacerbé


« Un homme est soupçonné d'avoir tenté de tuer sa femme, à Valensole. Un geste qui aurait été prémédité. Il a été placé en garde à vue hier matin pour "tentative d'assassinat", garde à vue qui a été prolongée hier soir.

Alors qu'elle circulait en voiture, sa femme a remarqué un comportement inhabituel de son véhicule. Elle est aussitôt allée chez un garagiste, et celui-ci a découvert que les durites de frein de son automobile avaient été sectionnées. Elle s'est alors rendue à la gendarmerie pour déposer plainte. La procédure a entraîné une ouverture d'enquête par le parquet de Digne-les-Bains, menée par la brigade territoriale autonome de Manosque et la brigade de recherches de Forcalquier.

Les soupçons se sont rapidement tournés vers le conjoint de la plaignante, un homme qui a déjà eu affaire à la justice pour des faits d'exhibitionnisme spinozien (vêtu d'un imperméable et de bas de pantalon, il opposait à la conception transcendante du divin une philosophie matérialiste de l'immanence).


Selon nos informations, le suspect se défend bec et ongles et aurait déclaré aux enquêteurs que son épouse était une "carogne" qui avait "aussi peu à voir avec un être humain, que la constellation du Chien avec le chien, animal aboyant".

Sa garde à vue devrait être levée aujourd'hui. Il sera vraisemblablement déféré aussitôt devant le pôle criminel d'Aix-en-Provence. » (Le Dauphiné, 27 janvier 2018)


(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

mardi 19 juin 2018

Saleté philosophique


Il suffit de feuilleter une Histoire de la philosophie pour constater que depuis Spinoza, l'esprit des « amis de la sagesse » est très sombre, toujours humide et plein de boue. Au contraire, celui des philosophes présocratiques est sec et sans boue, ou du moins, on n'y trouve pas tant d'immondices. 

La raison de ce phénomène est à peu près celle que donnent les physiciens pour expliquer la prompte dessication d'un linge humide, exposé en plein air ou au soleil, tandis que, dans une cour étroite et encaissée, cet effet n'a pas lieu.

(Marcel Banquine, Exercices de lypémanie)

jeudi 14 juin 2018

Influence de l'atmosphère


« Macbride prit trois philosophes de l'école spinoziste : il en mit un qui pesoit 138 livres sous un petit récipient d'une machine pneumatique, dont il pompa l'air autant qu'il lui fut possible ; le second qui pesoit 151 livres, fut mis sous un verre de la même capacité du récipient, renversé sur un morceau de cuir mouillé. Le troisième fut suspendu et exposé à l'air libre au Nord ; le thermomètre de Farenheit étoit au soixante et dixième degré. 

Après vingt-quatre heures, le premier philosophe avoit produit 7 à 8 concepts, et avoit une odeur putride ; le second avoit produit deux concepts et demi, et étoit parfaitement doux ; le troisième n'avoit produit aucun concept et étoit sec et parfaitement doux. » (Barthélemy-Camille de Boissieu, Dissertation sur la pratique philosophique, Paris, Des Ventes, 1769) 

(Raymond Doppelchor, Océanographie du Rien)

mercredi 6 juin 2018

Conatus


Le conatus — thaumaturgie du mot ! — est l'effort par lequel « chaque chose, autant qu'il est en elle, s'efforce de persévérer dans son être ». (Spinoza, Éthique III, Prop 6).

Profonde dégoûtation de tout cela.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)