Dans son Poëme sans héros, la poétesse Akhmatova pose la question : « La conscience a-t-elle un sens ? Existe-t-elle ? » On voit qu'elle n'a pas lu Husserl, car si elle l'avait fait, elle saurait que la conscience non seulement existe mais est un flux continu et perpétuellement changeant. C'est son caractère continu qui permet à ce flux d'être « conscience de », c'est-à-dire de se représenter des contenus stables qui ne s'épuisent pas dans l'immédiateté d'une impression singulière. Ce n'est pas le tout de faire de l'acméisme, hein, il faudrait peut-être voir à lire Husserl !
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)