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mardi 14 octobre 2025

Scepticisme lotois

 

« Une seule chose est sûre en ce bas monde : c'est que rien ne l'est.
― Qui a dit ça ? Pyrrhon ? Sextus Empiricus ? Ænésidème ?
― Non, c'est une vérité sortie de Montcuq. Une petite ville du Lot, tu ne peux pas comprendre. »

(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

samedi 6 janvier 2024

Avisse à la population

 

Le philosophe Sextus Empiricus a démontré — nous disons bien : démontré — que le temps n'existe pas — nous répétons : n'existe pas. Merci de prendre vos dispositions.
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

jeudi 9 novembre 2023

Renforcement de l'épochè

 

Il ne suffit pas de suspendre son jugement, comme le recommande Sextus Empiricus. Il faut le suspendre par les génitoires.
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

mercredi 12 juillet 2023

Inanité de l'hypotypose

 

On peut faire de son Moi une vivante hypotypose du Rien, on peut manger du pilchard ou articuler le vocable strapontin, on n'échappe pas à la souffrance et à la folie. L'hypotypose pyrrhonienne, le pilchard et le vocable strapontin, comparés à l'homicide de soi-même, ne sont que de minables expédients — du « pipi de chat ».
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

dimanche 27 novembre 2022

Mousserons du doute

 

Quand, dans les Frères Karamazov, le père Théraponte demande : « Et les mousserons ? », ne croirait-on pas entendre Sextus Empiricus disserter sur le « ou mâllon » (Esquisses pyrrhoniennes, I, 188) qui signifie dans le vocabulaire du scepticisme « pas plus ceci que cela », ou « pourquoi ceci plutôt que cela » ? 

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

mercredi 2 novembre 2022

Sacs à merde

 

Sextus Empiricus affirmait que « tout échappe à la compréhension ». Il disait aussi : « Je ne définis rien ». Courroucé des prétentions des philosophes, il tenait Socrate et Aristote pour des « sacs à merde » et Heidegger pour un « sinistre couillon de la Forêt-Noire, avec son être-au-monde, son être-jeté, son être-pour-la-mort et tutti quanti ».

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

samedi 5 février 2022

Ataraxie

 

Sextus Empiricus se trompe : suspendre son jugement n'est pas suffisant pour parvenir à la tranquillité de l'âme. Il faut aussi suspendre tout le reste, par exemple au moyen d'un nœud coulant qu'on a fixé au portique d'entrée du potager. Il est notoire que l'homicide de soi-même, en annulant les interactions avec la réalité empirique, permet d'atteindre une quiétude semblable à celle qui, chez les stoïciens, résulte de la connaissance du mouvement de l'univers, animé par un air chaud — le pneuma — dans un processus infini et cyclique d'inspiration et d'expiration.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

lundi 16 juillet 2018

Shakespeare et son critique Glapusz


Tout lecteur attentif de Shakespeare n'a aucun mal à déceler chez cet auteur une forme de scepticisme radical et final qui ne reconnaît pas de support, de plancher ni même de tasseau à l'univers, ainsi qu'une dissolution totale du Moi. Contrairement aux personnages de Marlowe pourvus d'une éléphantesque « volonté de puissance », les créatures shakespeariennes, crispées sur leur soliloque comme le suicidé philosophique sur son flacon de taupicide, sont désespérément engluées dans un conflit intime avec leur « odieux Moi ». Et quand Hamlet dit « there is nothing either good or bad, but thinking makes it so », ne croirait-on pas entendre Sextus Empiricus disserter sur le « ou mâllon » (Esquisses pyrrhoniennes, I, 188) qui signifie dans le vocabulaire du scepticisme pas plus ceci que cela, ou pourquoi ceci plutôt que cela ? 

Mais ici, attention : la méthode appelée isosthénie, qui consiste à opposer à chaque argument un argument contraire de force équivalente, peut conduire le sceptique, s'il n'y prend garde, dans la situation du célèbre âne de Buridan, ou même — horresco referens — à expérimenter le non moins célèbre fauteuil rotatoire des aliénistes — et l'homme du nihil, auquel son pyrrhonisme a souvent coûté cher, est bien placé pour le savoir.

(Léon Glapusz, Mélancolie bourboulienne)

dimanche 17 juin 2018

Ataraxie des Dupond-Dupont


Loin d'être les benêts que certains imaginent, les détectives Dupond et Dupont sont de véritables philosophes sceptiques.

On s'en aperçoit en particulier dans cette scène du Crabe aux pinces d'or où les deux policiers, auxquels Tintin a confié ses soupçons sur Omar Ben Salaad, l'interrogent en ces termes : « — Un de nos amis, un jeune homme nommé Tintin, vous soupçonne de vous livrer au trafic de stupéfiants. — Est-ce exact Monsieur Salade ? ».

Ce dernier explose : « Par la barbe du prophète !... Oser soupçonner Omar Ben Salaad ! Hors d'ici, chiens d'infidèles ! Ou je vous fait écorcher tout vifs ! »

Les deux détectives, au lieu de perdre leur sang-froid devant cette éruption de l'irascible mahométan, prennent pour argent comptant ses dénégations et paraissent atteindre à cette ataraxie qui est, selon Sextus Empiricus, le résultat de l'épochè, la suspension de l'assentiment ou du jugement.

Mais leur quiétude évoque aussi celle qui, chez les stoïciens, résulte de la connaissance du mouvement de l'univers, animé par un air chaud — le pneuma — dans un mouvement infini et cyclique d'inspiration et d'expiration !


(Hermann von Trobben, Le Monocle du colonel Sponsz)

lundi 28 mai 2018

Théorème de suspension de Freudenthal


Le théorème de suspension de Freudenthal a été démontré en 1937 par Hans Freudenthal. C'est un résultat fondamental sur l'homotopie, qui explique le comportement d'un groupe de sceptiques d'un espace pointé lorsqu'ils suspendent leur jugement pour parvenir à l'ataraxie, comme préconisé par Sextus Empiricus.

Lorsque cela fonctionne, la quiétude à laquelle ils atteignent évoque celle qui, chez les stoïciens, résulte de la connaissance du mouvement de l'univers, animé par un air chaud — le pneuma — dans un mouvement infini et cyclique d'inspiration et d'expiration.

Un corollaire est que la n-sphère S n étant (n-1)-connexe, le groupe πn+k (Sn) est indépendant de n pour n ≥ k + 23. Ce groupe est appelé le k-ième groupe d'homotopie stable des sphères zététiques, ces dernières comprenant, outre le fondateur Pyrrhon d'Élis, Timon de Phlionte, Euryloque, Nausiphane de Téos, Nicolochos de Rhodes, Ptolémée de Cyrène, Énésidème, Antiochos de Laodicée, Agrippa, Ménodote de Nicomédie, Hérodote de Tarse, Sextus Empiricus, Saturninus, et cetera, et cetera.


(Włodzisław Szczur, Mathématique du néant)