dimanche 1 mai 2022

Personne n'est parfait

 

L'homme du nihil est imbattable en fait de dégoût, mais il ne connaît pas tous les insectes.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Une obsession prenante

 

La haine de l'existence peut à elle seule occuper et combler toute une vie.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Assuétude au spleen

 

En 2007, des chercheurs de l'Université de Bordeaux ont montré que la mélancolie possède un pouvoir d'addiction plus élevé que la cocaïne. Dans leurs expériences, des rats avaient le choix entre les œuvres complètes de Leopardi et des doses croissantes de cocaïne. Sur cent rats testés, quatre-vingt-quatorze ont choisi de dévorer les écrits du bossu de Recanati (que certains voient comme un précurseur de l'existentialisme) plutôt que de se « bourrer le pif » pour voir « la vie en beau ».

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Objectification du nihilique

 

« L'enfer, c'est les autres », a dit le pénible Jean-Paul Sartre. Et de fait, l'infernal croque-mitaine lévinassien — le fameux « autrui » —, par sa manie scrutatrice, transforme l'homme du nihil en une chose, en un vulgaire « objet dans le monde » ! Le salop !

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Sirop cérébelleux

 

La vengeance a ceci de commun avec le suicide que c'est l'idée qui en est douce plus que le fait lui-même. — Malgré tout : tremble, bourrelle !

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Glaïeuls

 

Toutes les questions importantes (sur le sens de la vie, l'immortalité de l'âme, la temporalité du temps, etc.) sont évidemment des questions sans réponse. Mais les « celles et ceux » qui ne se les posent pas sont des gougnafiers et mériteraient bien d'être traités de « glaïeuls ».

(Fernand Delaunay, Glomérules)

À la dixième puissance

 

Tout être humain est, par sa simple présence, une source permanente de soucis et d'inquiétudes. Comme disait Goethe, chaque individu est, pour la personne auprès de laquelle il vit assez longtemps, un démon (ein Dämon) ou pis encore, un « mange-merde » (ein Scheißefresser). Et quand l'individu en question appartient au « beau sexe », alors là...

(Fernand Delaunay, Glomérules)