Au
dire du professeur Munteanu, le « négateur universel » Émile Cioran
disposait d'un plein sac de grenades aphoristiques qu'il destinait à
l'anéantissement de ses ennemis, au premier rang desquels Lucien
Goldmann. Hélas, par une fatale ironie du sort, ce dernier mourut avant
qu'une occasion se soit offerte de le pulvériser. Dans ses Cahiers, le
négateur dit que cette mort lui inspira des sentiments contradictoires
où se trouvait de tout, même du regret. Sa rancune était devenue sans
vigueur. Le négateur était victime d'un phénomène de dévitalisation !
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)