Pour obtenir
des cornichons existentiels « à la Kierkegaard », on fait macérer des
cornichons pendant douze heures dans de la saumure, après quoi on les
lave à l'eau froide pour les dessaler un peu, on les égoutte, on les
essuie avec un linge propre, et on les dépose dans des bocaux en les
tassant et en les saupoudrant de considérations vaguement hypnagogiques
sur l'être, le néant, la vie, la mort, etc.
(Fernand Delaunay, Glomérules)