dimanche 28 décembre 2025

Pickles existentiels

 

Pour obtenir des cornichons existentiels « à la Kierkegaard », on fait macérer des cornichons pendant douze heures dans de la saumure, après quoi on les lave à l'eau froide pour les dessaler un peu, on les égoutte, on les essuie avec un linge propre, et on les dépose dans des bocaux en les tassant et en les saupoudrant de considérations vaguement hypnagogiques sur l'être, le néant, la vie, la mort, etc.
 
(Fernand Delaunay, Glomérules)

Épouvantement

 

La terreur que l'on ressent en découvrant que le temps est irréversible ne peut se comparer qu'à celle que l'on éprouvait, enfant, en entendant la musique du générique des Dossiers de l'écran.
 
(Fernand Delaunay, Glomérules)

Un démon

 

La femme, par sa manie de procréer, mérite plus qu'Attila le sobriquet d'« ennemi du genre humain ».
 
(Fernand Delaunay, Glomérules)

Guano temporel

 

Le temps laisse après lui un sédiment qui imite assez bien les excréments d'oiseaux marins. Si l'on met de côté sa couleur pourpre et sa faible concentration en azote, il a tout du guano. C'est pourquoi un être en proie à la mélancolie s'exclame volontiers : « Guano ! Sédiment pourpre du temps ! »
 
(Fernand Delaunay, Glomérules)