mercredi 5 décembre 2018

Interlude

Jeune fille posant devant les œuvres complètes de Robert Férillet

Vigueur du pachynihil


Jamais plante ne fut plus vivace que l'idée du Rien : même le linceul de glace infusible de la raison pure ne peut en arrêter la croissance svelte.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

L'odieuse grégarité du monstre bipède


« Je vous préviens : ici, tout se joue en ripieno. »

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Page de journal


22 juillet. — Ne serait-il pas possible, moyennant un dispositif combinant les principes du scepticisme grec et ceux de la physique du vide, de parvenir sans effort à l'acatalepsie, c'est-à-dire à l'état d'incompréhension complète ?

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

Interlude

Jeune fille lisant Prière d'incinérer. Dégoût de Luc Pulflop

Convexité salvatrice


Quand le vulgum pecus accepte sans discuter l'existence de la « réalité empirique », l'homme du nihil, plus puissamment bombé, oppose un bouclier efficace à l'invisible mais redoutable pression qu'exercent conjointement l'ontologie fichtéenne et ses propres organes sensoriels.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Règle numéro 11


Par l'homicide de soi-même, échapper au mécanicisme des états mentaux.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

Melon


30 septembre. — Ai retrouvé dans ma bibliothèque l'opuscule d'un sieur Dupuits de Maconex intitulé Traité de la culture du melon en pleine terre, particulièrement aux environs de Lyon. L'auteur commence par indiquer que « le melon est monoïque, c'est-à-dire qu'il a les organes sexuels sur des fleurs séparées, mais réunies sur le même individu. La feuille a de grandes dimensions, et varie facilement de forme : tantôt elle est plus longue que large, et profondément lobée ; tantôt elle est presque ronde avec de légères dentelures. ». M. Dupuits de Maconex évoque ensuite les multiples attraits de la culture du melon. « Il est impossible, dit-il, de contester que, parmi la foule de plantes qui méritent d'entrer dans la composition des jardins, le melon se place au premier rang. La nature lui a prodigué tout ce qui peut flatter à la fois la vue, l'odorat et le goût. Sa culture exerce l'intelligence par la taille raisonnée et les soins qu'elle exige. Enfin, il se distingue entre les plantes qui récompensent le mieux les peines du cultivateur. »

— Oui, tout cela est vrai. Oh, Grand Tout, combien j'ai peu avancé dans tes voies, en cinquante années !

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)