jeudi 2 février 2023

Aux chiottes les cabossés de la vie

 

Les « cabossés de la vie » sont des êtres particulièrement horripilants. Ils ont l'air de s'imaginer qu'être un « cabossé de la vie » constitue un titre d'honneur. Ils jouent les durs à cuire mais ce n'est que comédie, escroquerie et bluff. Le véritable « cabossé de la vie », personne ne sait qu'il est un « cabossé de la vie ». Il vit dans un terrier, mange des nouilles, et ingurgite un grand bol de Ricoré au petit-déjeuner. En outre, cette expression de « cabossé de la vie » est du ridicule le plus achevé. En résumé et pour toutes ces raisons : aux chiottes, les « cabossés de la vie » ! Aux doubles-vécés !
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Y être toujours

 

Le pénible Arthur Rimbaud, archétype des « écorchés vifs », termine son poëme Qu'est-ce pour nous, mon cœur par cette exclamation : « J'y suis ! J'y suis toujours ! » Selon Gragerfis, ce vers écourté et isolé mime l'interruption brutale de la fiction héroïque qui emportait l'esprit du poëte. Peut-être, mais dans tous les cas, ce dernier a l'air de se féliciter d'y être toujours (dans la réalité empirique). Alors parlez-nous d'un « écorché vif » ! S'il n'était pas décédé, on le traiterait de poseur, de faux écorché vif et de pot de pisse.
 
 (Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)