jeudi 1 septembre 2022

Gerboise damasquinée

 

Luc Pulflop a comparé le monde aux génitoires d'un âne. Mais on ne voit pas trop quelle est la logique sous-jacente à cette comparaison. Il aurait dû dire plutôt une gerboise damasquinée. Car comme la gerboise, le monde peut effectuer des bonds de deux mètres et courir à une vitesse avoisinant les vingt-cinq kilomètres par heure. Et il est enchâssé d'ornements en relief (il est damasquiné).

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Dangereuse solitude

 

Le philosophe Pascal avait sans doute raison, mais rester au repos dans une chambre (palléale ou autre), cela présente aussi des risques. On rumine, l'idée devient un cimeterre, le vocable un pal sécant — quand ce n'est pas un garou effrayant — et le Moi s'en donne à cœur joie : il commence par se dilacérer soi-même, et pour finir il tranche et déchiquette cette folle et inextricable argutie que le vulgum pecus appelle le réel.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Virescence de l'âme-grue

 

Quand l'âme-grue est atteinte de phyllodie (une mutation génétique qui transforme les organes floraux en feuilles), on constate la présence anormale d'une pigmentation verte dans certaines de ses parties. Ce phénomène est appelé la « virescence de l'âme-grue ».

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Rire nerveux

 

Celui dont la vie n'est qu'un grand rire nerveux doit prendre un peu d'aspirine et un léger purgatif, il doit se faire quelques frictions avec du vinaigre et « ça passera ».

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)