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mercredi 8 novembre 2023

Presque comme Leopardi

 

Héritier de Leopardi, le nihilique s'est enfermé dans la bibliothèque familiale (au figuré) et en est ressorti dix ans plus tard malingre, déprimé et atteint de spondylarthrite ankylosante (au figuré). Il est arrivé trop tard pour que sa méditation métaphysique et lyrique sur le tragique de l'existence fasse de lui un précurseur de Schopenhauer, de Nietzsche, de Freud et de Cioran, mais à quelques années près c'était bon.
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

mercredi 3 mai 2023

Quadrillage imprévu

 

Que notre cœur soit amoché, passe encore, mais notre âme est quadrillée de muretins ! Sigmund Freud n'avait pas prévu ça !
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

jeudi 23 février 2023

Cioran, Freud et le carpaccio

 

Très tôt, le « négateur universel » Émile Cioran avait acquis la conviction que la psychanalyse était une discipline fausse et déprimante. Pour guérir ses « névroses autopropulsées », il préférait s'en remettre à l'introspection nihilique et se mirer dans un carpaccio de daurade. Comme son ami Samuel Beckett s'en étonnait, il lui dit que se mirer dans un carpaccio de daurade « consolidait son ossature ontologique ». 
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

mercredi 28 septembre 2022

Navigation en eaux troubles

 

Les ascètes hindous n'ont pas attendu Freud pour pratiquer la dissection et l'autopsie du Moi. Le tranquille fakir, astucieusement citronné tel un carpaccio de chou-rave, est un grand navigateur de l'inconscient.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

samedi 26 mars 2022

« Tonton Sigmund »

 

Gragerfis à propos de Freud : « C'est un con. » — Et en effet, il y avait en lui du fanatique, de l'homme de l'ancienne Alliance.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

mardi 19 mars 2019

Contre la psychanalyse


Gragerfis appelle les psychanalystes « une triste engeance ». Selon lui, tout est bon à ces « scélérats » pour substituer le pathologique au tragique. Ainsi, la psychanalyse étudie l'homme du nihil comme s'il était mû par son inconscient, conditionné par son passé vécu, alors qu'il est aux prises avec le pachynihil ! « Voilà qui est tout de même, déclare l'acide Stylus, un peu fort de café ! »

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

vendredi 31 août 2018

Panacée


L'homicide de soi-même console de tout et remédie à tout, y compris aux affres du « conjungo ». Convaincu de la vérité de cet axiome, le neurologiste autrichien Nathan Weiss choisit de se pendre le 13 septembre 1883 à l'âge de 32 ans, peu après son voyage de noces. Apprenant le décès de son ami, Freud se serait écrié : « Pauvre Weiss ! », avant de prendre sa plume pour annoncer la mort du désespéré à la femme de ce dernier, dans une lettre poignante : « Le 13, à deux heures de l'après-midi, il s'est pendu dans un établissement de bains de la Landstrasse. [...] Qu'il est donc difficile de se représenter, silencieux, mort, un homme qui réunissait en lui plus d'agitation, plus de joie de vivre qu'aucun autre ! »

(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)

mardi 14 août 2018

Vivre et travailler au pays


En 1931, un poste à l'Université de Berlin est proposé à Heidegger, poste qu'il refuse après une discussion avec un de ses amis paysans qui lui affirme qu'un « gars de la campagne » comme lui ne se sentira jamais à l'aise dans la « grande ville » 1.

Heidegger resta à l'Université de Fribourg-en-Brisgau pour le restant de sa vie enseignante, déclinant de nombreuses offres, ce qui eut le don de courroucer son épouse qui voyait dans la vie à Fribourg un « processus mortel ». Parmi ses étudiants les plus illustres, on compte, outre son ex-maîtresse Hannah Arendt, le « coco » Herbert Marcuse, l'historien Ernst Nolte, et le « métaphysicien d'autrui » Emmanuel Levinas qui, sans doute influencé par sa lecture de Freud, tentera dans les années soixante de pratiquer sur Heidegger le « meurtre du père symbolique ».

1. Ce paysan aurait ponctué sa phrase d'un « cré bon diousse », au dire de Gragerfis qui rapporte cette anecdote dans son Journal d'un cénobite mondain.

(Jean-René Vif, Scènes de la vie de Heidegger)

vendredi 27 juillet 2018

Spaltung


Otto Weininger, dans Sexe et caractère, cite une lettre de Keats à Richard Woodhouse du 27 octobre 1818 : « Lorsque je suis dans une pièce avec d'autres gens et si je ne suis pas en train de songer aux créations de mon esprit, alors mon propre Moi ne se retrouve pas avec lui-même, mais l'identité de chaque personne présente commence à faire pression sur moi, au point que je suis annihilé en très peu de temps. »

Cette labilité de l'identité n'est-elle pas le signe d'une faiblesse, d'un vide intérieur chez le poëte emblématique du romantisme anglais, par ailleurs grand amateur de vins de Bordeaux, de combats de boxe et de balades champêtres ? C'est la conclusion qui semble s'imposer, mais Gragerfis y voit plutôt « un trait primaire de l'affection hystérique, qui repose sur une faiblesse innée de la capacité de synthèse psychique ». De leur côté, Josef Breuer et Sigmund Freud considèrent que le Moi de Keats était sujet à des états de conscience particuliers qu'ils définissent comme des « états hypnoïdes », proches de l'état de rêve et caractérisés par une difficulté à associer qui provoque un « clivage de conscience » (Sur le mécanisme psychique des phénomènes hystériques, 1893). 

Mais cette notion de conscience hypnoïde reste bien vague... Changeant son fusil d'épaule, Freud va, en 1924, étendre le concept de clivage au champ de la psychose, dans laquelle, à ses yeux, le Moi se laisse emporter par le ça et se détache d'un morceau de la réalité.


Pour l'homme du nihil, se détacher de la réalité empirique est un passe-temps aussi récréatif qu'indispensable, mais quant à se laisser emporter par le ça, il ferait beau voir!

(Léon Glapusz, Mélancolie bourboulienne)

mercredi 13 juin 2018

Un véritable diantre


L'odieux photographe Walter Rizotto, qui apparaît dans Les Bijoux de la Castafiore, se révèle au fil de l'intrigue n'être ni plus ni moins qu'une incarnation du Malin.

Avec son horripilant collier de barbe, son regard lubrique et son lien équivoque avec le très-efféminé Jean-Loup de la Batellerie, il correspond d'ailleurs parfaitement à la définition que donne Freud du diable, à savoir « l'incarnation des pulsions anales érotiques refoulées ».


(Hermann von Trobben, Le Monocle du colonel Sponsz)

mardi 5 juin 2018

Inquiétante étrangeté bourboulienne


Il est de fait que l'homme du nihil ressent, quand on le transplante inopinément à La Bourboule, l'aveugle inquiétude de l'araignée arrachée à sa tâche pour être placée au beau milieu d'une toile étrangère.

Ce malaise, né d'une rupture dans la rationalité rassurante de la vie quotidienne, est ce que Sigmund Freud appelle Das Unheimliche. Mais à vrai dire, le premier à avoir étudié ce concept d'« inquiétante étrangeté » est Ernst Jentsch, auteur de Zur Psychologie des Unheimlichen paru en 1906. Celui-ci relie le malaise ressenti par le Dasein au doute que peut susciter un objet apparemment animé dont on ne sait s'il s'agit réellement d'un être vivant, ou encore par un objet sans vie dont on se demande s'il ne pourrait pas s'animer, exempli gratia La Bourboule (mais cela est également vrai de Maubeuge et de Longwy).


(Léon Glapusz, Mélancolie bourboulienne)

samedi 12 mai 2018

Pulsion de mort

Le texte dans lequel Sigmund Freud introduit la notion de « pulsion de mort », Au-delà du principe de plaisir (1920), porte l'empreinte de l'expérience traumatisante de l'haeccéité.

Quelques mois plus tôt, en effet, alors qu'il prenait les eaux dans une station thermale du Puy-de-Dôme, l'inventeur de la psychanalyse s'était aperçu tout à coup qu'il était pourvu de caractéristiques, matérielles et immatérielles, qui faisaient de lui une « chose particulière ».

Il en conçut un vif dépit qui engendra cette pulsion de mort dont il se fit ensuite le chantre et qui devait l'entraîner dix-neuf ans plus tard à se détruire (il demandera à son médecin, Max Schur, de lui injecter une dose mortelle de morphine, substance plus sûre selon lui que le taupicide).


(Léon Glapusz, Mélancolie bourboulienne)