David
Hume prétend que si la cause et l'effet étaient contemporains l'un de
l'autre, la conséquence en serait « l'anéantissement total du temps » —
et ce serait à essayer, pour voir. Adieu temps ! Adieu gravelle et
rhumatismes ! Adieu Bourboule aimée, dont la tête hardie défie les
hauteurs des cieux !
Les
vieilles et moches non seulement sont vieilles et moches mais en plus
elles sont acariâtres (du fait de leur vieillesse et de leur mocheté,
justement). Une femme qui sait ne plus pouvoir séduire est une vraie
harpie. Mais c'est de sa faute, elle n'avait qu'à lire du David Hume
(sur la négation du Moi).
Il
ne faut pas dire « David hume le parfum d'une soupe au lard » mais « le
parfum d'une soupe au lard est humé » (sans préciser par qui). C'est ce
qu'on appelle la « négation du Moi ».
Le
philosophe David Hume était un vrai salop : il disait qu'il préférait
la destruction du monde entier à une égratignure de son doigt. Et il se
justifiait en disant qu'une telle préférence n'était pas contraire à la
raison, le fidgarce ! En plus, il ressemblait à une grosse baleine.
Pour
le philosophe David Hume, il n'y a pas plus de Moi que de beurre dans
le placard. L'individu n'est qu'une ribambelle de perceptions qui se
succèdent à une vitesse incroyable : tac-tac-tac ! Comme une
mitraillette.
Quand
il regardait une nature morte de Matisse, le philosophe David Hume
était incapable de reconnaître où était le pichet, où le fauteuil et où
les citrons. Il ne voyait que des « formes », disait-il. Il ne faisait
aucun effort abstractif !
Berkeley : On peut démontrer que trois plus quatre égale sept, mais il est
impossible — je dis bien impossible — de démontrer l'existence de
cette table.
Comme
on sait, David Hume niait le Moi, mais cela ne l'empêcha pas de poser
sa candidature à la chaire de morale et philosophie pneumatique de
l'Université d'Édimbourg en 1744. Pour la morale, ça allait, mais il
était un peu faible du côté pneumatique, c'est pourquoi sa candidature
fut repoussée. On lui préféra John Boyd Dunlop qui quant à lui « cochait
toutes les bonnes cases ».
Le vendredi, Hooper fut désigné chauffeur de garde pour la troisième fois de la semaine. Il avait récemment été à nouveau dégradé, cette fois de caporal à première classe, et le sergent-chef avait décidé d'occuper ses nuits afin qu'il n'ait pas le loisir de ruminer. C'est ce qu'il lui avait dit quand Hooper était venu se plaindre à la salle de rapport. « C'est pour ton bien, dit le sergent-chef. Mais je ne m'attendais pas à ce que tu me remercies. » Il se carra dans son fauteuil. « Hooper, j'ai développé une théorie de la connaissance, dit-il. Ça t'intéresse ? — Vas-y, je t'écoute, Top », dit Hooper. Le sergent-chef posa ses bottes sur le bureau et son regard alla se perdre par la fenêtre qui était sur sa gauche. « Selon moi, toute connaissance est une reconnaissance fondée sur une comparaison entre des représentations intuitives ou des représentations conceptuelles. Ma théorie a ainsi pour objectif d'expliquer le maximum de phénomènes avec le minimum de principes : elle détermine la coordination univoque entre le système des jugements et le système des faits que constitue la réalité et qu'étudie la physique. Qu'est-ce que tu en dis ? — Ma foi, fit Hooper, il me semble que ta théorie rassemble et confronte plusieurs héritages : celui, bien connu et revendiqué par le Cercle de Vienne, d'un empirisme vérificationniste qui irait de Hume à Mach et Russell, voire Wittgenstein, et celui, moins connu mais aussi important, d'un kantisme qui irait de Kant à, par exemple, Helmholtz, Husserl, Cassirer et, surtout, Einstein. — Petit salopiot ! aboya le sergent-chef. Qu'est-ce que tu me parles de Kant ? Tu ne vois pas que je refuse le synthétisme a priori ? — Désolé, fit Hooper. J'ai sûrement été victime d'un horrible malentendu. » (Étienne-Marcel Dussap, Forcipressure)
En métalogique et en métamathématique, le théorème de Frege est un métathéorème qui affirme que les axiomes de Peano de l'arithmétique peuvent être dérivés en logique du second ordre à partir du principe de Hume. Le philosophe écossais expose ce principe à la fin du livre I de son Traité de la nature humaine. Il dit que « le Moi est supposé stable et substantiel, alors que toutes les impressions sont variables. Il n'y a donc pas d'impression à partir de laquelle nous pourrions dériver une idée du Moi. En conséquence, le Moi, s'il est une idée, est une idée fictive, et le suicidé philosophique poursuit une chimère quand il se propose d'écraser son Moi en se jetant du haut d'un immeuble ».
L'homme du nihil, d'une part considère ce raisonnement de Hume profondément vicié, d'autre part ne voit pas très bien comment on peut en dériver les axiomes de Peano, fût-ce en logique du second ordre. Ce brouillamini métalogique le fatigue et, comme les chats de Baudelaire, il préfère chercher « le silence et l'horreur des ténèbres ». (Włodzisław Szczur, Mathématique du néant)
« M. P..., âgé de 56 ans, a abusé des femmes, s'est livré avec excès aux boissons alcooliques, et a été soumis à un traitement mercuriel à la suite de maladies vénériennes. Ayant éprouvé des pertes considérables au jeu, il eut un accès de manie qui dura vingt-neuf jours.
Cinq mois après, M. P... commença à donner de nouveau des symptômes d'aliénation mentale, mais cette fois les symptômes sont plus graves : le malade clame que "la simple considération de deux actions ou de deux objets, si fortement reliés qu'ils soient, ne peut jamais nous donner la moindre idée d'un pouvoir ou d'une connexion entre eux, mais que cette idée naît de la répétition de leur union" ; puis que "la répétition ne révèle ni ne cause rien dans les objets, mais exerce seulement une influence sur l'esprit par la transition coutumière qu'elle produit". Au comble de son délire, il affirme que, si la cause et l'effet étaient contemporains l'un de l'autre, la conséquence en serait "l'anéantissement total du temps".
Deux mois après ces accidents, l'affaiblissement intellectuel est complet, et des symptômes de paralysie sont apparus. Le malade prétend avoir vomi la veille près de deux pintes de sang. Au bout de quatre jours, on s'aperçoit que les selles sont sanguinolentes. Quelques jours après, des vomissements abondants de sang reviennent subitement. M. P... tombe sans connaissance et meurt. » (Jules Baillarger, Des symptômes de la paralysie générale et des rapports de cette maladie avec la folie, Paris, Delahaye, 1869) (Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)