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mardi 26 mars 2024

Un cas d'homonymie

 

Le communiste Marcel Rigout ne s'est pas suicidé le 6 novembre 1929 dans la maison du docteur Le Savoureux à Châtenay-Malabry. Il n'a pas inspiré à Drieu la Rochelle le héros de son roman Le Feu follet. Il n'a pour ainsi dire jamais écrit de textes dadaïstes. Il était ministre de la Formation professionnelle dans le gouvernement du « Gros Quinquin ». Il était surnommé le « ministre métallo ».
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

jeudi 4 janvier 2024

Analogie sportive

 

Le rugbyman Imanol Harimerdocu dit que pour réussir un « drop », il faut frapper le ballon au moment précis où il rebondit sur la pelouse, afin de maximiser la distance et la précision. Eh bien pour l'homicide de soi-même, c'est pareil (plus ou moins). Un modèle du genre est le « drop » de Jacques Rigaut, que l'écrivain dadaïste réalisa le 6 novembre 1929 dans la maison du docteur Le Savoureux à Châtenay-Malabry.
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

mardi 21 novembre 2023

Erreur bête

 

« Dadaïste, ami de Drieu la Rochelle, je me suis suicidé d'une balle dans le cœur le 6 novembre 1929 dans la maison du docteur Le Savoureux à Châtenay-Malabry. Je suis ?... Je suis ?...
— La mer Noire ?
— Eh non. La bonne réponse était Jacques Rigaut. »
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

vendredi 27 mai 2022

Littérature et homicide de soi-même

 

Il n'est pas aisé d'exprimer quelque chose de profond avec des mots. Par contre, avec un revolver Smith & Wesson chambré pour le .44 russe... Exemple : Jacques Rigaut.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

samedi 14 août 2021

Inconscience coupable

 

Rigaut, Essénine, Crevel, Garchine, Maïakovski, Crisinel... Cent pour cent des suicidés philosophiques n'étaient pas vaccinés (contre l'odiosité de l'existence).

(Fernand Delaunay, Glomérules)

mardi 29 janvier 2019

Catalepsie


Des attitudes cataleptiques aident parfois le suicidé philosophique à rejoindre le règne minéral, ou à défaut le végétal : immobilité du poëte vaudois Edmond-Henri Crisinel, tandis que le philosophe Weininger laisse pendre ses longs bras, sans parler de la rigidité d'un Albert Caraco qui évoque à certains égards la contracture hystérique. Inversement, le balancement machinal de l'écrivain dadaïste Jacques Rigaut n'est-il pas comparable à un tic ?

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

jeudi 3 janvier 2019

Art nouveau


Quand tout se passe sans anicroche 1, l'homme du nihil se sent approuvé dans la singulière entreprise qui consiste à chercher dans la rigueur géométrique du suicide une poësie inédite. Il en conçoit une satisfaction fugace et quitte le monde, sinon apaisé, du moins quelque peu rasséréné.

1. Ce fut le cas, par exemple, pour l'écrivain dadaïste Jacques Rigaut.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

dimanche 23 septembre 2018

Amphigouri


Le 6 novembre 1929, l'écrivain dadaïste Jacques Rigaut se tire une balle dans le cœur. Il avait trente ans. Dans ses Papiers posthumes, publiés en 1934, on peut lire : « Un homme qu'épargne les ennuis et l'ennui trouve peut-être dans le suicide l'accomplissement du geste le plus désintéressé, pourvu qu'il ne soit pas curieux de la mort ! Je ne sais absolument pas quand et comment j'ai pu penser ainsi, ce qui d'ailleurs ne me gêne guère. Mais voilà tout de même l'acte le plus absurde, et la fantaisie à son éclatement, et la désinvolture plus loin que le sommeil et la compromission la plus pure. » — Comprenne qui pourra.

(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)

samedi 25 août 2018

Éternité


Tacite écrit dans la Germanie que le vrai tombeau des morts est le cœur des vivants, viris meminisse. Cela vaut pour les êtres, et pour leurs œuvres. Tant qu'un suicide particulièrement réussi — exempli gratia, celui de l'écrivain dadaïste Jacques Rigaut — a le pouvoir de nous captiver, il est toujours parmi nous, ainsi que son créateur. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, un beau suicide est une victoire décisive contre la mort ; il est un fragment d'éternité.

(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)

jeudi 16 août 2018

Marasme inopiné


L'aspirant à l'homicide de soi-même s'enflamme subito presto quand il entend parler de réussites éclatantes comme celles d'un Crisinel, d'un Crevel ou d'un Rigaut. Il s'échauffe à la vue de tels triomphes, et se repaît de l'espérance flatteuse de réaliser lui aussi le « Grand Œuvre ». Mais à peine les premiers pas sont-ils faits (achat du taupicide ou d'un revolver) que les forces manquent : on s'effraie à la vue de l'espace qu'il faut parcourir, le découragement s'empare de l'âme... Et puis : « le soir tombe : on n'est plus très jeune. »

(Robert Férillet, Nostalgie de l'infundibuliforme)

dimanche 12 août 2018

Un chercheur insatiable


À l'image de Degas, le suicidé philosophique associe les matériaux et joue sur la ductilité de la matière, en une aspiration résolument moderne. Profitant de l'abolition de maintes frontières par les champions de l'homicide de soi-même qui l'ont précédé — les Weininger, les Caraco, les Rigaut et autres Crisinel —, il imagine des « moyens farces de se détruire » sans prétendre « inventer quelque chose de nouveau » mais à la recherche d'« un accès au Rien encore inconnu ».

(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)

dimanche 15 juillet 2018

Ferveur enfantine


« Je me souviens avec quelle émotion je contemplais, dans mon jeune âge, les images de suicidés philosophiques illustres (Otto Weininger, Jacques Rigaut, Albert Caraco, Edmond-Henri Crisinel, etc) qui ornaient les murs de ma chambre. Ceux qu'elles représentaient étaient, à mes yeux, des êtres surhumains ; ils me semblaient de vrais pontifes, et quelque chose de religieux se mêlait dans mon âme à cet engouement pour les athlètes du Rien. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Raymond Doppelchor, Océanographie du Rien)

samedi 26 mai 2018

jeudi 17 mai 2018

Homonymie fatale


Les voisins sont sous le choc. Lundi après-midi, une femme a découvert à Verberie le corps sans vie de ses parents, à qui elle était venue rendre visite. « Il s'agirait d'un homicide, suivi d'un suicide », précise-t-on au parquet de Senlis.

Georges et Éliane Rigaux habitaient leur maison de la rue Juliette-Adam, à deux pas de la mairie, depuis des décennies. Selon nos informations, Éliane, 74 ans, était atteinte de la maladie d'Alzheimer. Son état de santé se dégradait de jour en jour et Georges, 83 ans, avait de plus en plus de mal à le supporter. Lundi, l'homme aurait tué sa femme à l'aide d'un pistolet. Puis il aurait tué leur jeune berger allemand avant de retourner l'arme contre lui.

Les policiers précisent qu'il n'existe aucun lien entre les défunts et le dadaïste Jacques Rigaut, auteur de l'Agence Générale du Suicide et lui-même suicidé, « ça ne s'écrit d'ailleurs pas pareil ». (Le Parisien, 20 avril 2011)


(Martial Pollosson, L'Appel du nihil)

samedi 12 mai 2018

« Tu peux crever, Denis »


Après un suicide particulièrement réussi — celui, par exemple, de l'écrivain Jacques Rigaut qui, le 6 novembre 1929, se tira une balle en plein cœur —, on aimerait exprimer son admiration au maestro et lui dire, comme le prince Potemkine fit à Denis Fonvizine après la première de sa pièce Le Mineur : « Maintenant tu peux crever, Denis, tu ne feras jamais rien de mieux ! »
Mais il y a un hic...


(Robert Férillet, Nostalgie de l'infundibuliforme)