lundi 8 août 2022

Véliforme et zingibéracé

 

On sait que le désespoir du nihilique est véliforme. C'est d'ailleurs à cette conjoncture que le malheureux doit de pouvoir « prendre des ris » quand il navigue sur la mer plate du Rien. Mais ce que l'on sait moins, c'est que ce désespoir, non content d'être véliforme, est zingibéracé !

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Limite à l'impudence

 

Sans être philosophe, on peut s'amuser à rissoler quelques idées sur l'être, le néant, et tout ce qui s'ensuit. Mais quant à se risquer au théorème... Il ferait beau voir !

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Parenthèse enchantée

 

Caguer est un sempiternel recommencement. Mais pendant qu'on « fait », le temps est comme suspendu. Il n'y a vraiment que dans les « ouataires » que l'éphémère perdure et ne s'use point.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

L'œil noir du Rien

 

Dès qu'on pénètre dans la cahute d'un « ami de la sagesse », on perçoit les remugles de l'idée. Cette odeur prenante, qu'exhale tout ce qui a longtemps été maintenu dans l'atmosphère viciée d'une méninge philosophique, est à coup sûr moins agréable que le fumet d'une potée — un morceau de lard, des saucisses, quelques pommes de terre, du chou, quel odoriférant quatuor ! — sans parler des carottes, des poireaux et des navets. Un bon plat du terroir nous confère la sagesse mieux qu'un lourd traité de phénoménologie. Car au fond de la marmite, c'est l'œil noir du Rien qui nous regarde — et non celui, bovin, du fastidieux Edmond Husserl.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)