dimanche 7 septembre 2025

Mauvais jours

 

Chacun sans doute a connu dans sa vie des périodes où il se prenait pour un tarier pâtre. On se pose en bout de branche et l'on est sans cesse inquiet du ciel. On se croit, à l'instar de la mésange, la proie des crécerelles véloces. Heureusement, ça passe.
 
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

Poétique de la mort volontaire

 

Certains ont vu dans le suicide une poétique de l'indicible rappelant celle de Catulle. Et l'on veut bien, mais l'homicide de soi-même n'est pas non plus sans évoquer le carmen, ce chant fluide de la chanson éolienne qui s'est peu à peu ritualisé dans le distique.
 
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

Un monde bénin

 

Émile Cioran rêvait d'un monde où l'on se tuerait pour une virgule. Chacun ses goûts mais quant à nous, nous rêvons d'un monde bénin, d'un monde où les décors — la fameuse « réalité empirique » — seraient de Roger Harth, les costumes de Donald Cardwell, et où le rôle de l'autrui lévinassien serait tenu par Michel Roux ou par Jacques Balutin.
 
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

Pensée

 

Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre palléale de mollusque (avec les branchies et le tube digestif).
 
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)