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mercredi 3 juillet 2024

Barkis veut bien

 

« Si la mort vient et qu'elle demande après moi, tu lui diras que Barkis veut bien.
— Que Barkis veut bien ?
— Oui, que Barkis veut bien. Rien de plus. Il en a marre, Barkis. Il en a ras la casquette, Barkis. Il est comme Leopardi, Barkis : mûr pour la mort. Bon Dieu ! »
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

mardi 4 juin 2024

Naufrage léopardien

 

Parlant de l'infini de l'espace et du temps, Leopardi confesse que dans tant d'immensité sa pensée sombre, et que s'abîmer lui est doux en cette mer. Comme de toute façon il n'avait pas de « bombard », il était bien obligé de faire contre mauvaise fortune bon cœur.
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

jeudi 28 mars 2024

Énorme

 

S'entendre traiter de « bossu de Recanati » alors qu'on n'y a seulement jamais mis les pieds !
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

jeudi 28 décembre 2023

Coriacité du rossignol de Keats

 

Le rossignol de Keats est un drôle de coriace. Keats lui-même est décédé, de même que Leopardi, Georg Cantor, René Panhard et tant d'autres. Mais le bon diousse de rossignol gazouille toujours. Il est aussi increvable qu'un archétype platonicien !
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

mercredi 8 novembre 2023

Presque comme Leopardi

 

Héritier de Leopardi, le nihilique s'est enfermé dans la bibliothèque familiale (au figuré) et en est ressorti dix ans plus tard malingre, déprimé et atteint de spondylarthrite ankylosante (au figuré). Il est arrivé trop tard pour que sa méditation métaphysique et lyrique sur le tragique de l'existence fasse de lui un précurseur de Schopenhauer, de Nietzsche, de Freud et de Cioran, mais à quelques années près c'était bon.
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

vendredi 27 octobre 2023

Toujours la mort

 

Tragique destinée que celle du Mômo ! Un jardinier l'a trouvé un matin, assis sur son lit, un soulier à la main. Mort ! Comme avant lui Leopardi, René Panhard, Georg Cantor et tant d'autres... La mort, la mort, toujours la mort !...
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

jeudi 15 juin 2023

Pauvre Leopardi

 

Le moins qu'on puisse dire, c'est que la vie n'a pas été tendre avec le poëte Leopardi. Il était bossu, souffreteux, et personne n'en avait rien à foutre de ses poëmes. Souventes fois, il était complètement découragé et il disait qu'il était « mûr pour la mort ». Ce qu'il lui aurait fallu pour supporter tout ça, il n'y a pas de doute, c'est un petit coup de « vermouth des intrépides », mais dans la maison familiale de Recanati, il n'y avait pas plus de Vulcani que de beurre au prose. Le poëte a quand même réussi à tenir jusqu'à trente-huit ans, on se demande comment. Sombre amant de la mort, pauvre Leopardi !
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

dimanche 1 mai 2022

Assuétude au spleen

 

En 2007, des chercheurs de l'Université de Bordeaux ont montré que la mélancolie possède un pouvoir d'addiction plus élevé que la cocaïne. Dans leurs expériences, des rats avaient le choix entre les œuvres complètes de Leopardi et des doses croissantes de cocaïne. Sur cent rats testés, quatre-vingt-quatorze ont choisi de dévorer les écrits du bossu de Recanati (que certains voient comme un précurseur de l'existentialisme) plutôt que de se « bourrer le pif » pour voir « la vie en beau ».

(Fernand Delaunay, Glomérules)

dimanche 14 novembre 2021

Engloutissement final du nihilique

 

Maintenant qu'une bourrelle a mis en pièces ses dernières illusions, l'homme du nihil peut s'écrier, après Leopardi : « Je suis mûr pour la mort ». Dédaignant le recours au taupicide, il se laisse peu à peu submerger par le pachynihil « et le naufrage lui est doux dans cette mer ».

(Fernand Delaunay, Glomérules)