Volonté chez Duns Scot

 

Si ce qu'on dit est vrai, le théologien écossais Duns Scot a vu dans la volonté une « puissance des contraires » agissant par « mode de contingence ». Il faut croire qu'il avait de bons yeux, parce que nous, tout ce que nous y voyons, c'est de la révérence parler merde. Vouloir quelque chose, c'est le début des ennuis.

 

(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

Exécration de Meaulnes

 

Dans le roman d'Alain-Fournier, le Grand Meaulnes est surtout un grand con. Il « fait le bonhomme ». Nous n'avons jamais pu le piffrer. Comment Seurel a-t-il pu s'enticher d'un tel crétin ? Quant à Yvonne de Galais, elle « fait la meuf ». Assez ! Assez de salamalecs !

 

(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

Tintin se convertit au positivisme logique

 

« Mon vieux Milou, nous avons fait fausse route ! Nous pensions que la réalité se concevait phénoménalement ou comme le corrélat d'une intuition, mais je t'en fous ! Elle n'a aucun caractère spécifique d'immanence à la conscience ! Elle constitue une forme d'en soi qui englobe aussi bien les vécus psychiques que les choses et les relations entre choses ! Tu entends, mon vieux Milou ? Nous devons tout de suite retourner voir Philémon Siclone ! »

 

(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

Bêtes, hommes et concepts

 

Selon Gottlob Frege, le concept se dit d'un objet, mais ne se confond pas avec lui. Ainsi, le cheval est en fait un certain objet que nous dénotons par sa propriété d'être un cheval. Pareil pour l'ornithorynx, pareil pour tous les animaux. En réalité, tous sauf un : le lama sabachthani — qui passe son temps à se lamenter et n'est d'ailleurs pas un vrai animal.

 

(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)