mercredi 21 juin 2023

Il Cagalibri

 

À Venise, en plein centre du Campo Santo Stefano, se trouve une statue de l'écrivain Niccolò Tommaseo. Cette statue, assez imposante, a été baptisée par les Vénitiens « il Cagalibri » (le « chieur de livres ») à cause des volumes reliés devant lesquels se tient l'écrivain, qui semblent sortir de son fondement à la manière d'un flot diarrhéique. Le pauvre Niccolò se retrouve donc la risée de l'univers, et ce de façon assez injuste. Il paie pour les autres. Car tout écrivain n'est-il pas un « chieur de livres » ?
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Les antifestifs

 

Les foudroyés du destin, ceux pour qui l'irréparable — le vrai, pas celui d'Émile Cioran — est devenu réalité, on se détourne d'eux. Ils ne sont pas festifs.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Un-fucking-believable

 

Le nihilique veut bien accepter un certain nombre de bizarreries de la part du monstre bipède, mais qu'il forme des projets, alors là, ça passe les bornes.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Libellula depressa

 

La libellule déprimée est un insecte odonate appartenant à la famille des libellulidés. Très commune en Europe, on la rencontre jusqu'en Asie centrale. Ce qui la distingue des libellules « normales », c'est le sentiment camusien qu'elle éprouve de vivre isolée dans un univers de menace et de désolation sans autre perspective que la mort. Les symptômes qui l'affectent — tristesse pathologique ; perte d'intérêt pour les activités professionnelles, sociales et familiales ; sentiment de culpabilité et d'échec ; diminution de l'estime de soi ; difficultés à se concentrer sur une tâche et à prendre des décisions —, ont un retentissement majeur sur sa vie, notamment sur le plan socioprofessionnel. Le risque de suicide est particulièrement élevé et concerne dix à vingt pour cent de ces petits insectes.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)