samedi 16 septembre 2023

À la chicote !

 

Pour avoir donné des titres prétentieux à ses recueils de poëmes, comme Le Marteau sans maître et Recherche de la base et du sommet, le poëte René Char mériterait de subir le supplice de la chicote (un fouet à lanières tressées, traditionnellement en cuir d'hippopotame ou de rhinocéros). On verrait alors s'il recherche toujours la base et le sommet, le couillon !
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Prélude à la dissolution du Moi

 

Pour se préparer à la mort, il faut désapprendre à dire « je ». On dira plutôt « exposition de bétail », « manufacture de tabac » ou « laine à tricoter ». Compris, les pots de pisse ?
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Une infernale troïka

 

Carpe diem, qu'ils disent... On voudrait bien, mais quand on est suffoqué par l'absurde camusien, horrifié par la malrucienne condition humaine, et pris en sus d'une sartrienne nausée, jouir de l'instant présent est tout simplement impossible. Camus, Malraux, Sartre, ces trois auteurs nous auront décidément fait beaucoup de mal. Ils ont fait de nous des « handicapés de la vie ».
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Das Sein ist ein verdammter Scheißkerl

 

Étang de Soustons, deux heures de l'après-midi. Les Heidegger sont allongés sur un transat.
« Alors, Martin ? Tu n'as toujours pas trouvé ? Ce que c'est que l'être ?
— Non. Et j'en ai ras la casquette. Je ne peux plus le voir en peinture, ce bon diousse d'être. Au cul, l'être ! Au cul, le mariage d'André Salmon !
Mein Gott ! Donnerwetter ! »
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)