dimanche 9 avril 2023

Ainséité

 

Le nihilique n'en revient pas que les gens soient comme ci et comme ça. Ils sont prisonniers d'eux-mêmes — de leur « ainséité » — et le plus fort est que ça n'a pas l'air de les déranger. Lui aussi est prisonnier de lui-même, mais lui-même, ce n'est pas grand chose, presque rien, une collection de phonèmes — ba, be, bi, bo, bu —, alors ça va encore (plus ou moins).
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Penser automne

 

Malgré l'exhortation du philosophe Alain, le nihilique ne peut s'en empêcher : il « pense automne ». Ce que c'est que d'être un « vieux jeton »... Qui plus est mélancolique...
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Sanctuaire siliceux

 

Pour être à l'abri des manigances de la femme, une solution simple consiste à prendre la forme et l'esprit d'un grain de sable, et à se recroqueviller dans l'obscurité. La femme, avec sa « mijole » et ses « biberons Robert », ne s'aventure jamais dans les somptueux déserts de l'impassibilité.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Un mystérieux glouglou

 

Le paterne babil de ses viscères déconcerte le nihilique comme ferait quelque antique langue impénétrable — par exemple l'étrusque.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)