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mercredi 17 juillet 2024

Relents haschichins

 

Quand on lit Le Procès, La Métamorphose ou Joséphine la cantatrice, on ne peut s'empêcher de se demander si Kafka ne fumait pas de la « beuh » ou du « shit » pour inventer des histoires aussi baroques. Cela ferait de lui un précurseur de Jacques Kérouac et des poëtes de la « Beat Generation », et ce ne serait pas très glorieux. Encore heureux qu'il ne consommait pas des « champis » ou du péyote. Cela eût fait de lui un successeur de George Sand ou un précurseur du « Mômo » !
 
(Lucien Ganne, Syllogismes de la mer Rouge)

vendredi 27 octobre 2023

Toujours la mort

 

Tragique destinée que celle du Mômo ! Un jardinier l'a trouvé un matin, assis sur son lit, un soulier à la main. Mort ! Comme avant lui Leopardi, René Panhard, Georg Cantor et tant d'autres... La mort, la mort, toujours la mort !...
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

mercredi 25 octobre 2023

Une exception : les poëtes barbus

 

Artaud le Mômo dit plus ou moins que tous ceux qui ont créé quelque chose, que ce soit des poëmes, des sonates, des tableaux de peinture ou des théorèmes, ne l'ont fait que pour échapper à l'enfer. Et c'est sans doute vrai, sauf pour les poëtes barbus : eux font « jore ».
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

vendredi 25 août 2023

Envoûté !

 

On espère toujours que sa tête d'autrefois va revenir, sa tête de quand on était jeune, mais c'est le contraire qui se produit : on ressemble de plus en plus à une momie. Serait-on, comme le Mômo, victime d'un envoûtement ?
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

samedi 8 avril 2023

Abricotier-guitoune

 

Pour le pauvre Mômo, la vie se résumait à un abricotier-guitoune, c'est-à-dire à une station pérenne dans un cabanon aux fragrances sucrées (dirigé par le docteur Gaston Ferdière).
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

vendredi 27 janvier 2023

Thérapie radicale

 

Pour se guérir du dégoût d'avoir un Moi, nul besoin de pharmacopée, de chocs électriques (comme ceux qu'a infligés l'infâme docteur Ferdière au Mômo) ou de clystères outrageants. Un revolver Smith & Wesson chambré pour le .44 russe fait parfaitement l'affaire.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

jeudi 12 janvier 2023

Pour rencontrer Ciguri

 

Antonin Artaud dit le Mômo prétend — mais peut-on croire tout ce qu'il dit — que le peyote permet d'entrer en contact avec Ciguri, « dieu de la prescience du juste, de l'équilibre et du contrôle de soi ».

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

mardi 20 décembre 2022

Dangers du contrepoint

 

On court un grand risque, quand on se proclame le contrapuntiste du convulsif et du suave : le risque de passer pour un bredin. Prenez le peintre Van Gogh. Prenez le poëte Antonin Artaud dit le Mômo. Mais il y en a d'autres. — Il y en a bien d'autres...

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

mardi 29 novembre 2022

Poubelles de la littérature

 

Voici Hugo. Tout le monde l'adore parce qu'il a écrit les Misérables, Notre-Dame de Paris et tout un tas de conneries du même acabit. Et voici Antonin Artaud dit le Mômo. Lui a écrit l'Ombilic des limbes et personne ne peut le blairer.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

lundi 21 novembre 2022

Aux chiottes James Joyce

 

À défaut de pouvoir être James Joyce, on dit qu'on aime James Joyce et le tour est joué, on est un « connoisseur », on est auréolé de la grandeur supposée de James Joyce. Mais aux chiottes, tout ça. James Joyce nous fait suer, il est suprêmement pénible en plus d'être borgne, nous ne prétendrons pas que nous l'aimons et comme dirait le Mômo : « Pensez de moi ce que vous voudrez ».

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Maudire soulage

 

S'il n'y a pas de Dieu, alors tous les grands imprécateurs, les Lautréamont, les Artaud, ont perdu leur temps, pis encore, ils se sont ridiculisés. Mais ce n'est pas bien grave puisque vivre signifie de toute façon se ridiculiser. Et puis il y a des gens — ceux que « l'être » a poussés à bout — chez qui le besoin de maudire est incoercible. De fait, le psychologue américain John Tussord l'a montré, maudire soulage.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

dimanche 22 mai 2022

Fluctuations

 

L'homme du nihil se contredit, il se contredit sans cesse. Un jour il dit que « rien n'est », le lendemain il prétend que « tout pue ». Est-ce une façon de montrer son mépris pour la logique et les logiciens (depuis Aristote jusqu'à Łukasiewicz en passant par George Boole) ? Ou est-il simplement « un esprit pas encore formé, un imbécile » ?

(Fernand Delaunay, Glomérules)

jeudi 20 mai 2021

Raoul

 

Certains auteurs (Lautréamont, Antonin Artaud « le Mômo », Robert Férillet) semblent n'avoir pris la plume que pour « conchier le réel ». Mais ce dernier se vengea cruellement en leur envoyant, au moment où ils s'y attendaient le moins, une légion d'entrepreneurs charcutiers — mouches bleues de la viande (Calliphora vomitoria Lin.), mouches grises (Sarcophaga carnaria Lin.) —, qui « fit rentrer dans les trésors de la vie leur matière animale défunte ». Lautréamont, Artaud, Férillet « ne connaissaient pas Raoul » !

(Fernand Delaunay, Glomérules)

vendredi 28 février 2020

Le silence du taupicide


Grand lecteur des poëtes maudits, l'homme du nihil se reconnaît frère de Crevel, Essénine, Nerval. Mais celui qu'il chérit entre tous, c'est le légendaire « Mômo », dont l'énergie agressive et blasphématoire, la créativité proliférante lui donnent « des frissons presque partout ». Son œuvre, par contraste, est d'une concision qui équivaut à un refus, à une fin de non-recevoir : « Se taire, se figer, s'emmurer, se momifier dans le silence du taupicide ». Son unique poëme, composé de cette seule phrase, est aussi sa lettre d'adieu.

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

jeudi 31 janvier 2019

Apostrophe au Mômo


Le souffle du pachynihil congèle la pensée, précipitant la stratification puis l'érosion de l'esprit. Pas vrai Artaud ?

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

mercredi 5 septembre 2018

Cyprès


Après des séjours dans divers asiles d'aliénés, le peintre Vincent van Gogh se tire, le 27 juillet 1890, dans un champ d'Auvers-sur-Oise, un coup de revolver dans la poitrine ou — les avis divergent — l'abdomen. Revenu boitillant à l'auberge où il loge, il monte directement dans sa chambre. Ses gémissements attirent l'attention de l'aubergiste Arthur Ravoux qui le découvre blessé : il fait venir le docteur Gachet qui lui fait un bandage sommaire et fait prévenir son frère Théo, alors à Paris. Vincent van Gogh meurt deux jours plus tard, à l'âge de 37 ans, Théo étant à son chevet.

Le poëte illuminé Antonin Artaud propagera plus tard l'extravagante théorie selon laquelle van Gogh aurait été « suicidé par la société ». Mais Gragerfis blâme plutôt son « obsession pour les cyprès » et sa « sensibilité d'écorché vif ».


(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)

dimanche 29 juillet 2018

Débuts en fanfare


En 1913, Heidegger, qui s'est remis au bugle, répète assidûment la Marche d'entrée des Boyards de Johan Halvorsen. Il écrit aussi sa thèse de doctorat en philosophie, Doctrine du jugement dans le psychologisme, sous la direction d'Artur Schneider.

À l'occasion de ce travail, il lui apparaît que la question de la vérité ne peut trouver son lieu privilégié dans l'analyse du jugement, pas plus qu'il n'est possible d'appréhender prioritairement l'être dans sa fonction de copule. Il convient plutôt de considérer l'être dans son aspect véritatif ou, mieux dit, sa fonction d'avération.

La démarche de Heidegger consistera dès lors à mettre en évidence l'articulation première de la signifiance ou de la significabilité qui est directement liée à l'être-au-monde, non pas « hors langue » ou antérieurement à la langue, mais à travers un type originel de « discursivité » — la Rede — qui n'a pas besoin de s'exprimer en « mots » ni en « phrases 
» mais peut se satisfaire de simples grognements ou de borborygmes. Le poëte illuminé Antonin Artaud fera plus tard son « fonds de commerce » de cette Rede heideggérienne, usant et abusant de la glossolalie. Par ailleurs, il ira jusqu'à prétendre, contre tout bon sens, que le peintre Van Gogh a été « suicidé par la société » !

(Jean-René Vif, Scènes de la vie de Heidegger)

mardi 26 juin 2018

Édredon


Le poëte illuminé Antonin Artaud, qui n'hésitait jamais devant les pensées inouïes, soutenait que l'édredon du lit de Van Gogh était « d'un rouge de moule, d'oursin, de crevette, de rouget du Midi, d'un rouge de piment roussi », affirmation qui exaspérait l'écrivain mondain Paul Valéry, car il y voyait un sophisme. « Si j'admets, disait-il, que l'édredon de Van Gogh est rouge (avant toute expérience particulière), c'est à l'objet même (qui s'appelle édredon) que va mon approbation. Si c'est au contraire le mot d'édredon, que j'approuve, je puis le trouver gracieux, sonore, agréable à prononcer, je ne songerais pas à le manger. »

(Léon Glapusz, Mélancolie bourboulienne)