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samedi 3 février 2024

Begrebet Angest

 

L'angoisse kierkegaardienne se distingue de la peur zweigienne en ceci qu'elle n'a pas d'objet bien défini (ce qui la rend quasi impossible à combattre). Elle vous suffoque chaque matin au réveil, et comme Kierkegaard lui-même l'a noté, c'est « malaisant ».
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

mercredi 29 août 2018

Une anecdote poignante


Geraldo França de Lima nous rapporte que peu de temps avant son suicide, lors d'un repas avec Bernanos, Stefan Zweig, au restaurant, « pleurait d'émotion à la vue de tous les plats de viande disposés sur les tables ».

(Raymond Doppelchor, Océanographie du Rien)

lundi 9 juillet 2018

Replant de chou


Vers la soixantaine, il n'est pas rare que l'étant existant soit hanté par l'inéluctabilité de la vieillesse, ne supporte plus l'asthme sévère de la mégère à qui il a malencontreusement lié son existence, et se considère moralement détruit par l'haeccéité. Il décide qu'il ne peut plus continuer à assister ainsi, les bras croisés, à sa propre agonie.

L'infatigable polygraphe autrichien Stefan Zweig connut ces tribulations et, pour essayer de remonter la pente, rendit visite à Georges Bernanos, installé à Barbacena, qui tenta en vain de le requinquer. Finalement, le 22 février 1942, après avoir fait ses adieux et mis ses affaires en ordre — il laisse un mot concernant son chien, qu'il confie à des amis —, Stefan Zweig se donne la mort en s'empoisonnant au véronal, en compagnie de sa némésis, Lotte.


Selon Gragerfis, au Brésil, l'écrivain se trouvait « comme un poisson jeté sur l'herbe et cherchant la rivière, ou comme un replant de chou dont les racines pendent, attendant un sol ferme et nourricier : le Rien. »

(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)

samedi 16 juin 2018

Angst


L'homme du nihil, on le sait, éprouve en permanence la sensation de vivre isolé dans un univers de menace et de désolation sans autre perspective que la mort. Et voilà qu'un « ami » lui offre pour Noël un exemplaire de la nouvelle de Stefan Zweig La Peur, qu'il emporte avec lui dès le lendemain dans son voyage en train.

Aussitôt, il se trouve plongé dans un épisode angoissant, celui que vit Irène. Cette dernière, une femme de notable atteinte de bovarysme et se sentant perdue, comme l'homme du nihil, dans le « désert de Gobi de l'existence », s'est éprise d'un jeune pianiste un peu bohème. Mais elle rencontre une femme, dont elle ne connait ni le nom ni l'adresse, qui la menace, la fait chanter, la harcèle de toutes les façons.

L'homme du nihil, fasciné, ne peut s'empêcher de reconnaître dans cette bourrelle une image déformée de son Moi, et c'est à grand peine qu'il se retient de sauter du train pour anéantir le « sinistre polichinelle » qui le tourmente sans discontinuer depuis le jour de sa naissance.

(Léon Glapusz, Mélancolie bourboulienne)