mardi 17 mai 2022

Un olibrius

 

Plutôt que de « faire la teuf » et de « fumer de la weed » pour oublier qu'il est mortel, l'homme du nihil a choisi la solution — à vrai dire tout aussi inefficace — de s'enfoncer dans une tristesse de coléoptère.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Salop de temps

 

Rien n'invite tant à la mélancolie que de jeter un coup d'œil dans un miroir. Cette gueule  ! Il n'y a pas à dire, le temps est un beau salop... Pourtant, d'après Nonnos de Panopolis, le dieu Chronos naquit du néant, ce qui aurait dû lui conférer une certaine débonnaireté. Mais va te faire fiche  ! Puisque c'est ainsi : fuir les surfaces réfléchissantes comme la peste.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Mais à Calvi, si

 

Si le poëte Armand Robin avait pu voir l'homme du nihil après que celui-ci eut été frappé d'alopécie, il aurait sans doute dit que son crâne ne pouvait se comparer qu'à certains paysages dénudés du nord de l'Écosse.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Incompréhensible biscotte

 

Si l'on admet que comprendre consiste à « se faire une idée claire des causes, des conséquences, etc., qui se rattachent à telle chose et qui l'expliquent », alors il est vain d'espérer « comprendre » la moindre parcelle de réalité empirique, par exemple — mais oui — une biscotte confiturée — et ne parlons pas de l'encore plus hiéroglyphique « bigaradier ».

(Fernand Delaunay, Glomérules)