jeudi 15 décembre 2022

Canards

 

Jouer de la flûte sur sa propre colonne vertébrale est un tour de force que le poëte Vladimir Maïakovski se vantait de pouvoir réaliser, mais auquel il dut renoncer à cause d'une dépression aiguë qui lui faisait faire des « canards » (dégoûté de tout, il soufflait au hasard, sans faire la moindre attention à la mesure ni à la mélodie).

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Big sooprize

 

De toutes les choses qui arrivent à l'homme, la plus inattendue n'est pas la vieillesse, comme le croyait Trotski, mais une tête de chien couché.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Bouffetance

 

Depuis qu'il a lu chez Walter Benjamin que « prendre ses repas seul tend à rendre un homme froid et dur », le nihilique ne mange pratiquement plus que des nouilles et de la purée. Par peur !

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

Fin du barouf

 

Devant le cadavre de son père exposé dans son cercueil, l'écrivain Ernst Jünger se demande ce que signifie le silence inouï qui plane sur les morts. Et il est de fait que le monstre bipède, une fois « décédé », cesse de faire du barouf. Il devient aussi silencieux qu'un lave-vaisselle encastrable. Mieux vaut tard que jamais !

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)