« Quand j'entends le mot vivre, je sors mon revolver ou du poison. » (Luc Pulflop)
mardi 25 septembre 2018
Obsession
Je promène sur les grèves et dans les fossés l'instant prévu de mon abolition.
(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)
Chamfort complété
On n'imagine pas combien il faut d'esprit pour échapper au ridicule d'avoir un Moi.
(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramosies)
Délestage
Pas plus que Shakespeare, ou Dostoïevski, ou Rubens, ou Titien, ou Wagner, le sujet déféquant ne travaille pour faire de l'art. S'il « fait », c'est pour se débarrasser de son faix, pour mettre dehors ce grand paquet de choses vivantes — ou perçues comme telles —, opus non factum...
(Raymond Doppelchor, Océanographie du Rien)
Jankélévitchisme
Le lendemain soir, le Bohémien, étant de loisir, accepta de reprendre le fil de son histoire. Après un instant de silence, il commença en ces termes :
« Embouqué tel un cloporte dans l'ostiole de l'instant... »
Mais à peine avait-il prononcé ces paroles qu'un homme de sa horde vint le chercher pour une affaire urgente.
(Jean-Paul Toqué, Manuscrit trouvé dans Montcuq)
Taupicide
Lorsqu'il s'agit de combattre un fléau tel que le Moi, il serait insensé de repousser tout moyen qui offre une chance de succès, et le procédé indiqué par Gragerfis dans son Journal d'un cénobite mondain — l'ingestion de taupicide — mérite d'autant plus de fixer l'attention et d'être mis en pratique, que le taupicide a fait ses preuves sur le Moi du petit mammifère fouisseur, sans oreilles apparentes et plus ou moins aveugle, qui vit dans des galeries souterraines dites taupinières.
(Robert Férillet, Nostalgie de l'infundibuliforme)
Évidence du margouillis
Le caractère fangeux de l'existence est si fortement attesté par l'expérience quotidienne, qu'il n'y a qu'un sceptique renforcé qui puisse le révoquer en doute.
(Raymond Doppelchor, Océanographie du Rien)
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