mardi 3 août 2021

Sensibilité du nihilique

 

Comme le gorille, l'homme du nihil est d'humeur sociable très ombrageuse. S'il est brutalisé — s'il doit subir, par exemple, la vue d'un « monstre bipède » en survêtement —, il devient triste, ne mange plus et se laisse périr de nostalgie. Il est en outre terriblement impressionnable au froid. Habitué à la douceur du climat du pachynihil, il est bientôt pris, quand on le plonge dans la glaciale « réalité empirique », de coryza et de bronchite mortelle.

(Fernand Delaunay, Glomérules)