Solitude du normal

 

Quand on croit déceler dans chaque personne que l'on rencontre les symptômes de la démence, on commence par se sentir soulagé de ne pas être semblable à ces mabouls, et puis très vite on se sent « seul comme Franz Kafka ». Alors pour ne plus y penser, on se lance dans les préparatifs d'une noce à la campagne ou on écrit une « lettre au père ».

 

(Lucien Ganne, Syllogismes de la mer Rouge)

Faux seul

 

Marthe Robert a tort de dire « seul comme Franz Kafka » vu qu'en fait il connaissait pas mal de monde. Il faisait juste « jore » d'être seul, mais à d'autres.

 

(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

Coprésence marcellienne

 

Il y a des moments où on a l'impression que Descartes, avec son cogito, a enfermé le Moi dans une coquille. Penser, tout le temps penser, ce n'est pas une vie. À monologuer, on finit par se sentir « seul comme Franz Kafka ». Et si la solution se trouvait chez Gabriel Marcel ? La coprésence ? Si l'être, au fond, était intersubjectif ? Oh, bon Dieu ! Quelle histoire !

 

(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

Kafkomanie

 

Si Max Brod avait brûlé les manuscrits de Kafka comme celui-ci le lui avait demandé, ç'aurait été embêtant pour tout le monde, mais surtout pour Marthe Robert. Elle avait l'étrange manie, en effet, de tout rapporter à Kafka et à son œuvre. Vous lançait-on une pomme en sa présence, elle disait : « Comme Grégoire Samsa ». Vous enfermait-on dans un labyrinthe bureaucratique, elle disait : « Comme Joseph K. » Et pareil avec Joséphine la cantatrice.

 

(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)