jeudi 4 juillet 2024

Dingtsa

 

Chez les Kalmouks, le lait fraisé s'appelle ussoun ; le lait de vache aigri, airak ; la première eau-de-vie obtenue par la distillation du lait, arki ; la seconde, dang ; la troisième, arza ; la quatrième, khortsa ; la cinquième, chingtsa ; la sixième, dingtsa. Tel est le goût des liqueurs fortes chez le monstre bipède qu'il soumet le lait jusqu'à six distillations successives !
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

Chants désespérés

 

Il n'y a pas de chants désespérés. Quand on est désespéré, on ne chante pas ; on a « autre chose à penser ». Les énergumènes qui braillent des chants désespérés font « jore » d'être désespérés, mais ils ne le sont nullement. Et le pire, c'est que le poëte Alfred de Musset est tombé dans le panneau. Maintenant, tout le monde croit qu'il y a des chants désespérés, à cause de ce couillon.
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

L'anti-Pessoa

 

Dans le Lotus Bleu, l'infâme Mitsuhirato, personnage antipessoaïen par excellence, habite rue de la Tranquillité.
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

Étrillement du Grandiloque

 

« Quand il ne raconte pas qu'il a voulu se jeter à l'eau à l'étang de Soustons, l'homme Cioran est plaisant. Mais a-t-on idée d'écrire des livres aussi scrogneugneu !... » — C'est en ces termes qu'au Cluny — ou était-ce au Sélect ? —, un ami peu clément rossait le négateur (s'il faut en croire Roland Jaccard).
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)