Un jour, son
culte du Moi faillit coûter cher à Maurice Barrès. Occupé qu'il était à
se contempler soi-même, il s'était assis par mégarde à une place
réservée aux mutilés de cul. Heureusement, le contrôleur se montra bonne
pâte et ça alla pour cette fois.
La poétesse Anna de Noailles pratiquait le rugby au PUC (Paris Université Club). Quand elle portait le ballon et qu'elle était saisie par un adversaire, Maurice Barrès et Pierre Loti se liaient à elle, et à eux trois, ils « formaient le maul ».
Pour
amuser les invités qu'il recevait au 89 rue de Rome, Mallarmé avait
appris un tour de magie. Il disait « une fleur ! » et, hors de l'oubli où
sa voix reléguait aucun contour, en tant que quelque chose d'autre que
les calices sus, musicalement se levait, idée même et suave, l'absente
de tous bouquets. Oscar Wilde, Maurice Barrès, Paul Claudel, tout le
monde était soufflé.
Maurice
Barrès découpait dans les journaux tout ce qui avait trait au Moi. Il
lui vouait un véritable culte. Cela agaçait la poétesse Anna de
Noailles.
Amoureux
comme Barrès de la terre et des morts, Péguy s'était acheté un petit
lopin du côté du Vésinet. Mais il n'eut pas le temps d'en profiter car
il fut tué lors des premiers jours de la guerre. Il nous a laissé une
œuvre magistrale qui nous aide à penser le monde moderne. En plus, ce
qui est choucard quand on lit du Péguy, c'est que ce n'est pas lassant.