Affichage des articles dont le libellé est Fichte Johann Gottlieb. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Fichte Johann Gottlieb. Afficher tous les articles

mercredi 6 novembre 2024

Huile de ricin et idéalisme allemand

 

Que l'huile de ricin rende un feu obscur, on doit, selon Pline, l'attribuer à son épaisseur et à son gluant. Maintenant, remplacez l'huile de ricin par la philosophie de Kant, de Hegel et de Fichte. Épaisseur, gluance, feu obscur, tout y est ; même les propriétés laxatives y sont. Conclusion : nonobstant leurs grands airs, ces « amis de la sagesse » étaient faits d'une matière ignoble, à savoir le ricin !
 
(Lucien Ganne, Syllogismes de la mer Rouge)

samedi 20 juillet 2024

Synthèse quintuple fichtéenne

 

La synthèse quintuple est un procédé inventé par le philosophe Johann Gottlieb Fichte pour égaliser les points de vue de l'être substantiel et du soi fini. Fichte reconnaît que ça ne fonctionne pas à tous les coups, mais dit que quand ça marche la sensation est incroyable, que c'est « comme si on avait pris des champis ». Hélas, l'effet ne dure pas longtemps et l'on redevient vite un « être-pour-la-mort ».
 
(Lucien Ganne, Syllogismes de la mer Rouge)

dimanche 10 décembre 2023

Exploit des idéalistes

 

Les idéalistes allemands, Kant, Hegel, Fichte, et cætera, ont reconnu le caractère hallucinatoire de la « réalité empirique ». C'est ce qu'on appelle un bel exploit intellectuel, ou nous ne nous y connaissons pas.
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

mercredi 5 octobre 2022

Poison du concept

 

Les fous ont de l'énergie à revendre. Ils ne sont jamais fatigués. Ils sont pareils à des troncs d'arbres dans la neige. Les « raisonnables » au contraire s'épuisent vite, affaiblis qu'ils sont par l'insidieux poison du concept et par le délétère idéalisme fichtéen.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

jeudi 2 avril 2020

Connaissance par le Rien


Chez l'homme du nihil, l'idée du Rien n'est pas seulement un guide spirituel mais aussi une source de connaissance. Il l'écrit clairement dans son journal (à la date du 17 octobre 1948) : « Au reste, pourquoi lire Spinoza, Fichte ou Gabriel Marcel, là où préexiste un enseignement intérieur, là où l'onction du pachynihil instruit de tout ? »

(Lucien Pellepan, Énantioses profectives)

lundi 28 octobre 2019

Le mensonge (Raymond Carver)


    — C'est un mensonge ! m'a dit ma femme. Comment est-ce que tu as pu avaler ça ? Elle est jalouse, c'est tout.
    Elle a eu un geste du menton très sec, sans cesser de me fixer des yeux. Elle n'avait pas encore ôté ni son chapeau ni son manteau. Mon accusation lui avait mis le feu aux joues.
    J'ai haussé les épaules et j'ai répondu :
    — Pourquoi me mentirait-elle ? À quoi ça l'avancerait ? Qu'est-ce qu'elle y gagnerait ?
    Je n'étais pas très à mon aise, debout là, en pantoufles, crispant et décrispant les poings. En dépit des circonstances, j'avais le sentiment d'être un tant soit peu ridicule, de me donner un tant soit peu en spectacle. Je n'ai pas l'étoffe d'un inquisiteur. À présent, je regrettais que cette histoire me soit venue aux oreilles ; j'aurais voulu que tout redevienne comme avant.
    — Elle est censée être notre amie, ai-je dit. Notre amie commune, à toi et à moi.
    — Une garce, voilà ce qu'elle est ! Tu crois qu'une amie, aussi peu sincère soit-elle, ou même une simple connaissance, s'en irait colporter une saleté pareille ? Non, ce n'est pas possible, tu ne peux pas croire ça.
    Elle a secoué la tête, navrée de ma sottise. Ensuite elle a retiré l'épingle qui retenait son chapeau, ôté ses gants, et posé le tout sur la table. Elle a enlevé son manteau, l'a placé en travers du dossier d'un fauteuil.
    — Je ne sais plus que croire, ai-je dit. J'ai envie de te croire.
    — Eh bien, crois-moi ! s'est-elle écriée. Crois-moi, c'est tout ce que je te demande. Je dis la vérité. Je n'irais pas mentir au sujet d'un truc pareil. Allez, quoi. Dis-moi que ce n'est pas vrai, mon chéri. Dis-moi que tu n'y crois pas.
    J'aime ma femme. J'aurais voulu la prendre dans mes bras, lui dire oui, je te crois. Mais ce mensonge — si c'en était bien un — avait creusé un fossé entre nous. Je me suis dirigé vers la fenêtre.
    — Tu dois me croire, m'a-t-elle dit. Je n'ai jamais cherché à déterminer phénoménologiquement le sens du rapport de fondation que l'immanence opère à l'égard de la transcendance ! C'est un fichu mensonge ! Je ne suis pas stupide à ce point ! Fichte lui-même en a été incapable, d'après Michel Henry. C'est idiot, et tu le sais bien. Tu sais bien que je dis la vérité.
    De la fenêtre, je voyais le flot de la circulation qui s'écoulait lentement dans la rue en contrebas. Si j'avais levé les yeux, j'aurais vu le reflet de ma femme dans la vitre. Je me disais : je suis un homme qui a les idées larges. Je vais forcément trouver un moyen de me dépêtrer de là.


(Étienne-Marcel Dussap, Forcipressure)

lundi 7 octobre 2019

La gloriette (Raymond Carver)



Ce matin-là, voilà qu'elle me verse du Teacher sur le ventre et se met à le lécher. L'après-midi, elle essaye de se jeter par la fenêtre.
Je lui dis :
— Holly, ça ne peut plus durer comme ça. Ça doit cesser.
Nous sommes assis sur le divan dans une des suites des étages. Il y avait autant de chambres libres que nous voulions mais il nous fallait une suite, c'est-à-dire un endroit assez spacieux pour aller et venir en discutant. Nous avons donc verrouillé le bureau du motel et sommes montés.
— Duane, cette histoire me tue, répète-t-elle.
— Quelle histoire ? je lui demande.
— Ce gars, là... ce Fichte. Il prétend que l'absolu objectivé n'est plus l'absolu.
— Et alors ? Qu'est-ce que ça peut te foutre ?
— Ça me fout que le moi pur, la conscience absolue, l'« être » absolu du moi ne fait pas pour autant des êtres absolus. Nous sommes finis, la raison est finie, le Non Moi s'oppose absolument ; et l'autoposition de la liberté est en même temps une injonction adressée au Moi fini de rejoindre son Moi idéal dans un effort asymptotique et toujours recommencé ! Tu vois le truc ?
— Oui, mais je crois que Schelling, lui, avec son génie divinatoire, a parfaitement saisi la Tathandlung du Moi et la possibilité d'engendrer la philosophie à partir de l'acte de la liberté inconditionnée, même s'il n'en a pas perçu toute la portée. Il suffit de lire le passage sur l'expérience « saisissante » du Moi pour s'en convaincre ; elle rappelle, sur le mode triomphal, le saisissement de Jean Paul Richter enfant, un soir d'automne, près du tas de bûches.
— Oh, bon Dieu Duane ! dit-elle. Qu'est-ce que nous allons devenir ? J'ai mon compte. Je n'en peux plus.
Elle appuie sa main sur sa joue et ferme les yeux. Sa tête se balance de droite à gauche et sa bouche émet comme un bourdonnement.
Ça me tue de la voir comme ça. Salop de Fichte !


(Étienne-Marcel Dussap, Forcipressure)

dimanche 5 mai 2019

Convolvulus


L'homicide de soi-même est un défi à l'idéalisme fichtéen qui nous enseigne la logique et l'efficacité pratique. Pourtant, la pensée de se détruire prospère à la manière du liseron, et envahit bientôt la pachyméninge du Dasein. C'est que le suicide exprime ce que ne veut pas voir la vie quotidienne ; il reflète une expérience plus profonde : celle du Rien.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

jeudi 18 avril 2019

Recours désespéré


Frappé d'hydropisie existentielle, j'eus recours à ce purgatif inhumain, médiéval : l'idéalisme fichtéen.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

mardi 22 janvier 2019

Le silence du pylore


24 janvier. — « À cette époque, mon pylore fonctionnait encore sans à-coups. Il faisait son travail en silence, modeste rouage de la grande machine de l'univers. Je ne lui accordais pas même une pensée, trop occupé que j'étais à conchier l'haeccéité, le Moi, l'idéalisme fichtéen, toutes choses qui faisaient de moi, pensais-je, le plus infortuné des hommes. Hélas ! Ce silence du pylore, c'était le bonheur et je ne le savais pas. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

jeudi 27 décembre 2018

Couleur optique


Sur les ailes de certains papillons, par exemple le Mars changeant — mais on pourrait également citer le morpho —, le gris poussière du Grand Tout bascule d'un coup dans le bleu électrique du Rien suivant l'incidence de la lumière. De telles métamorphoses n'ont rien pour étonner l'homme du nihil : que la morosité le prenne, qu'il soit exposé à l'idéalisme fichtéen, et un banal flacon de taupicide lui paraît soudain un chatoyant paradis.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

mardi 13 novembre 2018

Un idéaliste invertébré


Comme celle de Peer Gynt, la vie de Johann Gottlieb Fichte « ne consistait qu'en fragiles pelures et n'avait pas de noyau ». Son Journal témoigne d'ailleurs que, sur la fin, il réalisa qu'il s'était laissé emporter d'épisode ontologique critique en épisode ontologique critique sans jamais affirmer aucun caractère personnel.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

lundi 12 novembre 2018

Vacillement ontologique


« La pensée de l'homicide de soi-même s'était bien montrée antérieurement et à diverses reprises dans mon esprit, mais jamais ses ravages n'avaient été aussi étendus, jamais ils n'avaient persisté durant tant d'années et avec une intensité pareille. » (Johann Gottlieb Fichte, Journal, Reimer, Berlin, 1807)

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

dimanche 11 novembre 2018

Purgatifs


Placé dans l'incapacité momentanée d'expulser les matières excrémentitielles accumulées — et quelquefois desséchées — dans son rectum, l'homme peut être tenté de recourir à ce puissant purgatif qu'est l'idéalisme fichtéen. Il existe cependant d'autres médicaments mieux connus, plus sûrs et moins dangereux. Pinel s'en tient aux légers laxatifs, aux purgatifs doux ; les chicoracées, les plantes savonneuses, combinées avec quelques sels neutres, suffisent en général pour faire cesser la rétention.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

samedi 3 novembre 2018

Ce qui s'appelle « avoir du pot »


Dans une lettre écrite en 1793, le philosophe Johann Gottlieb Fichte déclare qu'il a découvert « un nouveau fondement » sur lequel pourra s'édifier le système de la philosophie en sa totalité. 

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

Une étonnante invention


Vers 1794, le philosophe Johann Gottlieb Fichte décide d'associer les propriétés élastiques de l'air aux principes de l'idéalisme transcendantal. Le Moi gonflable était né. Plus tard, l'existentialiste Martin Heidegger lui apporte une étonnante résistance aux chocs et aux secousses les plus violentes. Il greffe sous l'enveloppe du Moi une carcasse formée de concepts (avenance, conjointure, devancement, facticité, etc.) distribués en étoile, eux-mêmes recouverts par plusieurs nappes de fils rigides. Son invention, qu'il baptise Dasein, obtient un succès fulgurant qui ne devait jamais se démentir.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

vendredi 2 novembre 2018

Plongée


À celui que taraude la pensée de se détruire, le philosophe Johann Gottlieb Fichte recommande de se figurer qu'enveloppé dans une cloche à plongeur, il descend au fond des eaux ; qu'il voit et touche les mollusques, les krakens, les poissons, les serpents, les baleines, les requins, etc., « qu'il erre dans un monde effrayant, peuplé de géants, d'êtres horribles, dégoûtants, frôlant des animaux dont les formes étranges choquent toutes nos idées, d'autres dont la voracité sans nom écœure et terrifie ». Fichte prétend que le désespéré, « ayant eu ainsi son imagination frappée dans un sens opposé aux impressions que produisent sur nous l'harmonie des proportions et de la beauté, sera à tout jamais guéri de son attirance morbide pour le Rien ». Hum...

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

mercredi 31 octobre 2018

Folie circulaire


En septembre 1911, le Moi est envoyé une première fois à l'asile de Ville-Évrard, en Seine-et-Marne, avec un diagnostic de « dépression mélancolique » occasionnant, selon le médecin-chef, une grande faiblesse de l'attention et l'impossibilité de tout travail intellectuel. Un diagnostic ultérieur de « folie circulaire » et de « paralysie générale » laisse deviner une psychose maniaco-dépressive, peut-être aggravée par les effets tardifs d'une intoxication par l'idéalisme fichtéen.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

lundi 29 octobre 2018

Dangers de l'ontologie critique


« Faut-il y voir un lien de cause à effet ? Toujours est-il qu'après avoir lu les Méditations personnelles sur la philosophie élémentaire de Johann Gottlieb Fichte, le Moi perdit toute apparence humaine. Ce fut un animal très vieux, très sale, qui songeait près d'un feu de bois dans son grenier et murmurait d'une voix sénile et cassée des chansons des jours passés, en faisant cuire des pommes de terre pour se conserver une tenace étincelle de vie. »

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

dimanche 28 octobre 2018

Dangers de la spéculation philosophique


La promenade en barque sur l'eau moirée des concepts séduit. On glisse entre deux rives. Le ciel est bleu, le fleuve est paisible. Hélas ! le bateau bascule et l'on se noie sous le regard ontologique critique de Johann Gottlieb Fichte, impuissant.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)