samedi 15 octobre 2022

Nourrir les bêtes

 

La physique moderne ayant démontré le caractère illusoire du « monde réel », le nihilique ne voit pas pourquoi il devrait sortir de son lit. S'il le fait, c'est uniquement pour nourrir ses bêtes, un peu à la manière d'un valet de ferme gombrowiczien.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Un paria du gingembre

 

Placez le sens de la vie dans le vocable zingibéracé, et vous n'avez plus de place dans la société des hommes normaux. Vous êtes un homme singulier, « tombé du général » comme le dit Kierkegaard à propos du chevalier de la foi, ou comme le dit Dostoïevski à propos de Raskolnikov, un homme « qui a tranché d'un coup de ciseaux les liens qui le rattachaient aux autres hommes ».

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Double vue

 

Tel un puissant solvant, l'idée du Rien désagrège les certitudes engendrées par la raison pure et fait accéder l'esprit à cette « deuxième dimension de la pensée » dont parle Raymond Doppelchor. Ça ne fonctionne pas à tous les coups, mais quand ça marche, c'est « aux pommes ».

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

Mesure

 

La distance entre l'homme et la béatitude ne se mesure pas en kilomètres mais en grammes (de vodka ou de taupicide).

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)