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mercredi 20 mars 2024

Cousin Léon

 

Beaucoup d'écrivains — de « romanciers » — n'ont pas écrit Le Maître et Marguerite de Boulgakov. Pourtant, quand on les écoute, Tolstoï n'est pas leur cousin.
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

mardi 10 octobre 2023

Congédiement de Michaux

 

« Sire, comme j'ai eu l'honneur de l'expliquer dans mon ouvrage Connaissance par les gouffres, votre Majesté signe dans ce moment la gloire de la nation et le salut de l'Europe. » L'empereur congédia Michaux d'un signe de tête.
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

mardi 4 juillet 2023

Cadavre vivant

 

De son propre aveu, le cœur d'Inès Armand était « comme mort ». « Je suis un cadavre vivant », répétait la malheureuse, qui pourtant n'avait lu ni Tolstoï ni Kierkegaard.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

lundi 30 janvier 2023

La mort d'Ivan Ilitch (résumé)

 

Le pauvre Ivan Ilitch, par le glaive du Rien surpris, ne sait à quel saint se vouer. Sa grosse tête pendouille, ses bras sont agités, et pour tout arranger, il fait craquer un « ben » en l'essayant dans le magasin. « Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? »
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

vendredi 13 janvier 2023

Deux bourrelles

 

Anna Karénine et Emma Bovary sont des bourrelles et des pochetées, et leur sort nous est parfaitement indifférent. Tolstoï ! Et toi, Flaubert ! Vous n'avez pas mieux à faire que d'écrire sur ce genre de personnes ? 

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

vendredi 16 décembre 2022

Imitation d'Ivan Ilitch

 

On a beau dire, la mort, il y a de quoi avoir le traczir. Si nihilique soit-on, quand on la sent approcher, on a les jetons. Pour échapper au désespoir et provoquer une sorte de transfiguration, il n'y a pas trente-six solutions : il faut se réfugier dans son enfance, comme fit en son temps Ivan Ilitch. On éprouve alors un sentiment d'immense pardon, on se réconcilie avec soi-même, et on retrouve la sérénité. — Du moins s'il faut en croire Tolstoï.

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

samedi 26 novembre 2022

Littérature comparée

 

Tolstoï est peut-être un meilleur styliste que Dostoïevski, mais son personnage d'Anna Karénine n'arrive pas à la cheville de Sonia Marmeladova quand il s'agit d'évoquer une purée de fruit sucrée et épaisse, par exemple une compote préparée avec de la pulpe de coing.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

mardi 19 avril 2022

Chemins vers le dégoût de soi

 

Nul besoin d'avoir voulu devenir un saint pour finir dans la tristesse, le dégoût et l'horreur (comme ce fut le cas de Tolstoï, au dire de Gragerfis). L'alopécie y suffit largement.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

dimanche 6 février 2022

À propos de bottes

 

Le nihiliste russe Dmitri Pissarev, un jour qu'il était « gonflé à bloc », aurait déclaré qu'une paire de bottes valait mieux que les œuvres de Pouchkine et de Shakespeare réunis. L'homme du nihil n'a rien à redire à cela, mais il considère pour sa part qu'une paire de bottes, ou même de simples chaussons, vaut mieux que la réalité empirique en général (y compris, bien sûr, les œuvres de ces deux ballots). Il est vrai que les bottes — ou les chaussons — font aussi partie de la réalité empirique, mais passons : c'est juste « histoire de dire ».

(Fernand Delaunay, Glomérules)

samedi 22 janvier 2022

Question de priorité

 

L'homme du nihil se refuse absolument à écrire un article sur « Tolstoï et l'obsession de la mort ». Il n'a pas que ça à faire, sacré nom d'une pipe ! Et la temporalité du temps ? Et l'haeccéité ? Et la question de l'homicide de soi-même ? Qui va s'en occuper ? Le pape François ? 

(Fernand Delaunay, Glomérules)

mardi 9 avril 2019

Les révélations de la constipation


Il faut, pour vivre, préférer le mensonge à la vérité. Garder les yeux fermés. Comment, en effet, continuer à vivre quand on a vu le pachynihil ? Mais qu'un manque de fibres, solubles ou insolubles, déclenche en l'homme une constipation opiniâtre, et aussitôt tout se défait autour de lui, le voilà dans une nuit de solitude et de misère — celle des fameux « goguenots » —, dévoré par la pensée du néant avec une incroyable soudaineté. On pense, devant cet « exilé du cas » (Gragerfis), à l'Ilitch de Tolstoï, à l'homme du souterrain de Dostoïevski, au Salavin de Duhamel, au Clamence de Camus, etc. : une expérience de nature religieuse, mais d'où Dieu — et non seulement le « Suisse » — est absent.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

lundi 29 octobre 2018

Futilités


Croire à l'existence du prince André Bolkonski, de Pierre Besoukhov et tutti quanti, cela est trop demander à celui que son viscère met au supplice. Quant à l'historicité réelle ou supposée du cosaque Lavroucha, elle n'allège en rien le fardeau de son haeccéité.

(Thésar du Jin, Carnets du misanthrope)

samedi 18 août 2018

Anna Karénine


« Les familles heureuses se ressemblent toutes ; les familles malheureuses sont malheureuses chacune à leur façon. » Cette phrase plante le décor du chef-d'œuvre de Tolstoï, Anna Karénine. Ce roman raconte le destin tragique d'une femme, Anna Karénine, qui se suicide en se jetant sous un train après avoir été abandonnée par son amant, un garagiste de La Bourboule voisin de Tolstoï.

Selon Gragerfis, l'écrivain russe aurait personnellement assisté à cette scène et aurait gardé cette image en lui toute sa vie. L'auteur du Journal d'un cénobite mondain qualifie Anna Karénine d'« œuvre à la beauté tragique » tout en prétendant y entendre beugler « la stérile lamentation d'un esprit de plus en plus asservi par l'alcool, le végétarisme et l'haeccéité ».


(Léon Glapusz, Mélancolie bourboulienne)

jeudi 19 juillet 2018

Résurrection


Le philosophe-bibliothécaire Fiodorov, qui a inspiré à Tolstoï le personnage central de sa pièce Le Cadavre vivant, pensait que le devoir universel de l'humanité était de maîtriser la puissance de la science afin d'abolir la mort et de faire revenir les défunts à la vie. Il s'attira, comme on s'en doute, les foudres des suicidés philosophiques de tout poil.

(Marcel Banquine, Exercices de lypémanie)

dimanche 24 juin 2018

Théorème de Hartman-Grobman


En mathématiques, dans l'étude des systèmes dynamiques, le théorème de Hartman-Grobman énonce qu'un système dynamique — par exemple le Dasein —, au voisinage d'un équilibre hyperbolique, se comporte qualitativement de la même manière que le système linéarisé au voisinage de l'origine.

L'équilibre est bien sûr, dans le cas du Dasein, toujours très fragile, sauf au moment du trépas où il devient justement hyperbolique. Ce théorème explique pourquoi Ivan Ilitch, dans la nouvelle de Tolstoï, se remémore son enfance — le « voisinage de l'origine » — alors que la mort « marche vers lui à grandes enjambées, tel un prophète hébreu ».


(Włodzisław Szczur, Mathématique du néant)

vendredi 1 juin 2018

Une effrayante misanthropie


Chaque jour, sans qu'il puisse rien faire pour y échapper, l'homme du nihil renouvelle l'expérience de Tolstoï et éprouve le dégoût d'autrui, un dégoût profond, fantastique, incommensurable pour autrui. « Je vois toutes ses souillures, je les devine avec la perspicacité que donne la méchanceté, je vois toutes ses faiblesses et je n'arrive pas à surmonter l'antipathie que j'ai pour lui, lui qui est mon frère 1, qui porte en soi le principe divin autant que moi 2. » (Le journal du starets Fiodor Kouzmitch).

1. Hum...
2. Voir note 1.

(Raymond Doppelchor, Océanographie du Rien)