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mardi 21 novembre 2023

En lisant Tacite

 

Si c'est pour avoir les jetons et être horrifié, ce n'est pas la peine d'aller voir Freddy les griffes de la nuit, il n'y a qu'à ouvrir un livre d'histoire. Car il en a fait de belles, le monstre bipède. Question d'être un fidgarce, il se pose là.
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

dimanche 17 septembre 2023

Le nihilique, un éternel adolescent ?

 

Si vous saupoudrez vos commentaires désabusés (sur l'être et tout ce qui s'ensuit) de références à Joseph de Maistre et à Tacite, on ne vous taxera pas d'immaturité car « ça fait sérieux », et pourtant... Qui, sinon un éternel adolescent, pourrait soutenir sérieusement que « rien n'est » ou — variante — que « tout pue » ? On peut supposer que, vers l'âge de dix-sept ans, quand il a vu à quoi ressemblait le « monde des adultes », le nihilique a été victime d'un « choc septique », et que sa croissance intellectuelle s'en est trouvée bloquée. Mais attention ! Ce n'est qu'une hypothèse ! Il est possible après tout qu'il dise vrai, que rien ne soit et que tout pue !
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

lundi 13 mars 2023

Tacite en babouches

 

Le « négateur universel » Émile Cioran avait une prédilection pour l'historien Tacite. Pour lui, Tacite était sacré et il appréciait peu que son ami Ionesco, grand amateur de contrepets et de grivoiseries en tout genre, lui demandât, parlant de Simone Boué : « Elle apprit Tacite en babouches  ?  »
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

vendredi 2 septembre 2022

Exquises mouvances

 

L'ignominie de l'homme, il suffit de lire Tacite pour le constater, est toujours égale à elle-même, et cette permanence fait contraste avec les exquises mouvances végétales, minérales et — après tout, pourquoi ne pas le dire — animales (que l'on pense aux poils toruleux du lycaon, de l'hyène et du lynx, qui dissimulent une eudémonologie aristocratique).

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

jeudi 28 juillet 2022

Digestion

 

Pour digérer la civilisation, l'adepte du chaos nihilique mâche une cuillère à café de graines de fenouil à la fin des repas. Il n'ignore pas, en effet, que le fenouil, et spécialement sa variété douce (Fœniculum vulgare var. dulce), renferme des fibres qui favorisent la digestion en aidant au bon fonctionnement intestinal. Et, fervent lecteur de Tacite, il ne sait que trop combien la civilisation, cette malhonnête caponne, brasse les mauvais instincts de l'humain — ce qui la rend des plus difficiles à digérer.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

mardi 22 février 2022

Triste histoire

 

On peut lire dans les Histoires de Tacite cette confession bouleversante, qui a toujours ému aux larmes l'homme du nihil : « Nul plus que moi n'a aimé la vie. Pourtant, elle ne m'a apporté que des déboires, et a fini par me tromper avec un garagiste de La Bourboule (Puy-de-Dôme). »

(Fernand Delaunay, Glomérules)

jeudi 2 décembre 2021

Le talent d'être bref

 

Par l'homicide de soi-même, accorder sa vie à l'idéal de concision d'un Tacite ou d'un La Bruyère.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

lundi 8 avril 2019

Bon fond d'Agricola


14 avril. — Tacite dit qu'Agricola était un peu trop aigre dans ses réprimandes, mais qu'après cela, il ne lui restait plus rien sur le cœur, de sorte que personne ne se défiait de son silence.

(Barzelus Foukizarian, Journal ontologique critique)

mercredi 13 février 2019

Critique littéraire


« Ausculter l'idée du Rien, étudier sa façon d'investir peu à peu la pachyméninge jusqu'à la soumettre entièrement ; décrire les cruautés de l'haeccéité ; raconter les souffrances de l'homme du nihil embouqué en d'usuelles asphyxies, et le soulagement fugace que lui procure le vocable reginglette ; peindre l'insolence du Moi, la vilenie du monstre bipède... Le plan était séduisant, majestueux et des plus instructifs ; mais Doppelchor n'avait-il pas trop présumé de ses forces en essayant de reproduire un tableau qui, pour être dignement exécuté, aurait exigé dans le même écrivain l'érudition de Denys d'Halicarnasse et de Plutarque, la sagacité et le coup d'œil de Polybe, la pompe de Tite-Live, la vigueur de Salluste, la vue perçante de Tacite et l'inimitable énergie de son mâle pinceau ? » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

dimanche 2 septembre 2018

Détestation exhaustive


L'homme du nihil, excédé qu'il est par les mauvaises manières du monstre bipède, appelle l'exécration sur le genre humain tout entier, se montrant en cela plus radical que le sévère et consciencieux Tacite qui ne l'appelait que sur les Néron et les Tibère, non sur le peuple romain dans son ensemble.

(Robert Férillet, Nostalgie de l'infundibuliforme)

samedi 25 août 2018

Éternité


Tacite écrit dans la Germanie que le vrai tombeau des morts est le cœur des vivants, viris meminisse. Cela vaut pour les êtres, et pour leurs œuvres. Tant qu'un suicide particulièrement réussi — exempli gratia, celui de l'écrivain dadaïste Jacques Rigaut — a le pouvoir de nous captiver, il est toujours parmi nous, ainsi que son créateur. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, un beau suicide est une victoire décisive contre la mort ; il est un fragment d'éternité.

(Johannes Zimmerschmühl, Pensées rancies et cramoisies)

dimanche 19 août 2018

L'imitation de Lucain


Se jeter, taraudé par le ressentiment d'un amour-propre blessé, dans la conspiration de Pison, avec Quinctianus, Sénécion et d'autres ; se faire ouvrir les veines, et expirer dans un bain, à l'âge de vingt-cinq ans, en récitant quatre vers où l'on décrit les derniers moments d'un soldat blessé ; encourir la réprobation du sévère et consciencieux Tacite pour avoir dénoncé sa mère dans l'espoir de sauver sa vie... Ah quel délice ! (Les trente-trois délices de Raymond Doppelchor, Traduction de Simon Leys)

(Raymond Doppelchor, Océanographie du Rien)