vendredi 21 mars 2025

Adjurations daliniennes

 

René, Crevel ! Et toi, Pierre ! Reverdis ! Allez, quoi, un petit effort, merde, les gars !
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

Ton Taine

 

Chaque historien a son propre registre, sa propre musicalité. Comme il y a un ton Michelet, il y a un ton Taine. Il est amusant de noter que ce dernier était au départ un air pour cor de chasse, sur lequel Marion du Mersan, le père du célèbre numismate, écrivit en 1770 quelques vers qui eurent un grand succès. François Mitterrand, féru d'histoire comme on sait, aimait beaucoup le « ton Taine ».
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

Tout le monde laid

 

Marguerite Duras trouvait Soupault laid, Cassou laid, tout le monde laid. Elle n'aimait personne. Vous pouviez lui dire que Cassou, quand même, était un poëte de l'essentiel (c'est-à-dire de l'immédiat et du spontané), et que quant à Soupault, ses romans étaient de grandes proses lyriques où évoluent des êtres transparents dans une atmosphère étrange, elle rétorquait qu'elle s'en « battait l'œil ».
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

Exécration d'Anaïs Nin

 

La femme de lettres américaine Anaïs Nin était une exaltée qui se complaisait dans le salace et n'aimait rien tant que se donner en spectacle. Elle fréquentait quasi exclusivement des pots de pisse, parmi lesquels le suprêmement crispant Henry Miller. Pour toutes ces raisons et compte tenu de ces faits saillants, son Journal ne nous intéresse pas.
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)