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mercredi 22 mai 2024

Néant de la cerise

 

Berkeley soutient qu'une cerise n'est qu'un ensemble de qualités perçues (mollesse, humidité, rougeur, acidité) ; que si nous supprimions ces qualités, nous ne pourrions plus rien dire de l'objet en question ; enfin qu'une cerise sans aucune caractéristique sensible serait du pur néant. Ce à quoi Doppelchor répond : « S'il n'y avait que la cerise... Mais tout est du pur néant, gars ! Réveille-toi, merde ! Quoi ! »
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

samedi 30 décembre 2023

Esse est percipi

 

Si George Berkeley a raison, si être, c'est être perçu ou percevoir, alors le nihilique est dans de beaux draps. C'est à peine s'il est perçu par la caissière du City Market de Bezons, et quant à percevoir... il ne perçoit pas bézef vu qu'il est pas mal bigleux. L'immatérialisme berkeleyien, quelle poisse.
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

jeudi 2 novembre 2023

De l'existence des choses

 

Berkeley : On peut démontrer que trois plus quatre égale sept, mais il est impossible — je dis bien impossible — de démontrer l'existence de cette table.
Hume : Quelle table ?
Berkeley : T'es bigleux ? Celle-ci, là. 
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

mardi 8 novembre 2022

Chutes

 

L'évêque Berkeley se demandait si un arbre tombant dans la forêt en l'absence de témoins produit un son. Il concluait que oui puisque Dieu est toujours là pour l'entendre. Mais en réalité, la réponse est non, la vie entière du nihilique est là pour en témoigner : chaque jour il tombe (il est souvent saoul) et tout le monde s'en fout, même Dieu (s'il existe).

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

samedi 28 juillet 2018

Libre arbitre


Pas plus que l'évêque Berkeley, l'homme du nihil n'admet l'irresponsabilité absolue du monstre bipède, mais il se défie de sa perversité instinctive, de sa propension irrésistible au mensonge, et des impulsions morbides auxquelles il n'est pas toujours libre de se soustraire (par exemple, celle de proférer le vocable reginglette).

(Robert Férillet, Nostalgie de l'infundibuliforme)

mardi 24 juillet 2018

Immatérialisme


« Une femme, âgée de 48 ans, entra à l'hôpital de la Charité avec une intelligence tellement obtuse qu'on ne put tirer d'elle aucun renseignement sur les antécédents de sa maladie. Elle ne répondait aux questions qu'on lui adressait que d'une manière très vague ; à peine savait-elle où elle était, et elle ne se rappelait plus où elle habitait.

Mise en demeure de reconnaître une cerise, elle affirma que le fruit en question n'était qu'un ensemble de qualités perçues (mollesse, humidité, rougeur, acidité) ; que si nous supprimions ces qualités, nous ne pourrions plus rien dire de l'objet ; enfin qu'une cerise sans aucune caractéristique sensible serait du pur néant.


Tout ce que nous sûmes de ceux qui l'amenèrent, c'est qu'à une époque où elle avait encore son intelligence, elle avait eu à diverses reprises des accès de véritable folie, pour lesquels on l'avait admise deux fois à la Salpêtrière. Après avoir lu les Trois dialogues entre Hylas et Philonous de l'évêque Berkeley, elle était tombée dans une sorte d'idiotisme, et il fallait, nous dit-on, la soigner comme un enfant.

Dès l'époque de son entrée, cette femme offrait une prostration considérable. Les jours suivants, l'état adynamique se prononça de plus en plus, une abondante diarrhée survint, la respiration devint stertoreuse, et la malade ne tarda pas à succomber. » (Gabriel Andral, Clinique médicale, ou choix d'observations recueillies à l'hôpital de la Charité, Paris, De Deville Cavelin, 1834)

(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)