Affichage des articles dont le libellé est Celan Paul. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Celan Paul. Afficher tous les articles

dimanche 24 décembre 2023

Matrazengruft

 

Quand on traverse la rue Racine, on n'est pas obligé de penser à la tombe de Celan. On peut penser au matelas-tombeau de Heinrich Heine. Ou à un point mathématique. Tout n'est-il pas louable, en un sens ?
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

lundi 21 août 2023

Par le fer et par le feu

 

Paul Celan et Ghérasim Luca se sont tous deux suicidés en se jetant dans la Seine, dans « l'onde amère où tout s'oublie ». Henri Michaux a rendu hommage à Paul Celan dans une « Méditation sur la fin de Paul Celan », mais il n'a pas rendu hommage à Ghérasim Luca dans une « Méditation sur la fin de Ghérasim Luca » vu qu'à la mort de ce dernier lui-même était déjà, comme cela s'appelle, « décédé » (il ne s'est pas jeté dans la Seine mais a été percuté accidentellement par un train de marchandises).
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

mercredi 5 juillet 2023

Mais les vers souverains demeurent

 

De tout l'œuvre d'un poëte, ne restent souvent que quelques vers, ou même quelques mots. Lait noir de l'aube pour Celan, métaplaques métalliques pour Ghérasim Luca... Toute une vie pour quelques mots, est-on tenté de dire. Mais ça valait le coup. Ça valait le coup !
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

mercredi 28 juin 2023

Ceci et Celan

 

Dans la vie, on ne peut pas uniquement penser à la tombe de Celan. Il faut aussi becqueter. Mais on se doit d'y penser, ne serait-ce que de temps en temps (par exemple quand on traverse la rue Racine).
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Poésie

 

« Lait noir de l'aube », a dit le poëte. Et nous, nous lui répondons : « Il n'y a pas à dire, tu es un poëte, toi. »
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

vendredi 24 mars 2023

Cavurne

 

Bezons, deux heures de l'après-midi. Embouqué dans une posture de détachement psychique et d'isolement, le nihilique se tient à l'angle de deux rues placides, pensant à la tombe de Celan, et par association au mot cavurne — qui désigne, faut-il le rappeler, une petite cuve creusée dans le sol, recouverte d'une dalle de granit ou de béton destinée à garantir son étanchéité et ainsi protéger de l'humidité les cendres du défunt.
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

dimanche 19 février 2023

Toulet vs. Celan

 

Pour tenter de rassembler les fragments épars de son Moi, on peut écrire quelques vers de poésie fantaisiste. On peut aussi s'adonner à l'homicide de soi-même. Pourquoi faire l'un plutôt que l'autre ? C'est une question de tempérament. Le résultat est le même. Et puis... tout n'est-il pas louable, en un sens ?  
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

mardi 17 janvier 2023

Lait noir de l'aube

 

Un jour qu'il était « gonflé à bloc », Paul Celan soutint que la poésie était « conversion en infini de la mortalité pure ». Mais son ami le Grandiloque, avec qui il était occupé à « partager une chopine », lui rétorqua : « Arrête tes conneries, vieux ! »

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

jeudi 29 décembre 2022

Réticence du nihilique à témoigner

 

Paul Celan : « Décapé par la brise irradiante de ton langage, tout au fond de la crevasse des temps, près de la glace alvéolaire, attend, cristal de souffle, ton irrévocable témoignage. »
Le nihilique : « Ah. »

(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

jeudi 17 novembre 2022

Plotinisme accidentel

 

« Comme je traversais la rue Racine, en proie à de noirs pensers (la tombe de Celan), je marchai dans l'Un plotinien, heureusement du pied gauche. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

mardi 31 mai 2022

Alexandrin encore

 

« Vous vient à l'esprit la tombe de Celan » est le plus bel alexandrin de la langue française. Du moins s'il faut en croire Gragerfis (Journal d'un cénobite mondain).

(Fernand Delaunay, Glomérules)

dimanche 29 mai 2022

Pensée réfrigérante

 

Vous vous promenez de-ci de-là, vous baguenaudez dans l'être, et tout à coup, en traversant la rue Racine, vous vient à l'esprit la tombe de Celan.
 
(Fernand Delaunay, Glomérules)

dimanche 4 novembre 2018

Initiation


Pointant son index osseux d'herméneute, l'idée du Rien initie l'homme à des scènes essentielles : René Crevel se suicidant au gaz dans son appartement parisien, Leopoldo Lugones ingérant un mélange de cyanure et de whisky, Nicolas De Staël se jetant par la fenêtre de son atelier d'Antibes, Paul Celan plongeant dans la Seine les poches lestées de cailloux, etc., ainsi que fait le centaure Chiron dans l'éducation d'Achille.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

samedi 18 août 2018

Rencontre avec l'assommant Char


Fin 1945, le journaliste et traducteur Frédéric de Towarnicki apporte à Heidegger une série de quatre articles de Jean Beaufret intitulée « À propos de l'existentialisme », parue dans la revue Confluences (n° 2 à 6). Heidegger voit dans ces textes une lecture pleine de finesse de Sein und Zeit.

Les deux hommes se rencontrent pour la première fois en septembre 1946. À dater de ce jour, outre son enseignement, Beaufret se consacre à faire connaître la pensée du philosophe allemand en France. À Paris, après guerre, il habite 9 passage Stendhal dans le XX e arrondissement où passent de nombreux élèves et amis 1. Un soir d'été, Beaufret reçoit René Char et Martin Heidegger, qui se rencontrent pour la première fois. Le perspicace ontologue déclarera plus tard que Char lui a fait l'effet d'un « sentencieux imbécile » et qu'il a trouvé ses poèmes « assommants ».


1. Dont le poète Paul Celan, qui se jettera dans la Seine quelques années plus tard après avoir lu le passage de Sein und Zeit disant qu'« avec la mort, le Dasein a rendez-vous avec lui-même dans son pouvoir-être le plus propre, indépassable ».

(Jean-René Vif, Scènes de la vie de Heidegger)

mardi 15 mai 2018

Noyade


Dans la nuit du 19 au 20 avril 1970, le poète Paul Celan se jette dans la Seine, probablement du pont Mirabeau. 

Au moment de sauter, se remémora-t-il les paroles du sinistre Wronzoff dans L'Île Noire : « Il est une chose à laquelle vous n'échapperez pas : l'eau ! » 


Entre le terrifiant gorille Ranko — allégorie du quotidien — et la noyade, le choix est vite fait.

(Hermann von Trobben, Le Monocle du colonel Sponsz)