Affichage des articles dont le libellé est Celan Paul. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Celan Paul. Afficher tous les articles

mardi 28 octobre 2025

Méditations michaldiennes

 

Paul Celan et Ghérasim Luca se sont tous deux suicidés en se jetant dans la Seine, « dans l'onde amère où tout s'oublie ». Henri Michaux a rendu hommage à Paul Celan dans une « Méditation sur la fin de Paul Celan », mais il n'a pu rendre hommage à Ghérasim Luca dans une « Méditation sur la fin de Ghérasim Luca » vu qu'à la mort de ce dernier lui-même avait déjà quitté ce monde (il ne s'est pas jeté dans la Seine mais a été percuté par un train de marchandises).
 
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

lundi 27 octobre 2025

Poésie

 

« Lait noir de l'aube », nous dit le poëte. Et nous, nous lui répondons : « Il n'y a pas de doute, tu es un poëte, toi. Du lait noir ? On peut dire que ce n'est pas banal, ça ! »
 
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

dimanche 17 août 2025

Mais les vers souverains demeurent

 

De tout l'œuvre d'un poëte, ne restent souvent que quelques vers, ou même quelques mots. Lait noir de l'aube pour Celan, métaplaques métalliques pour Ghérasim Luca... Toute une vie pour quelques mots, est-on tenté de dire. Mais ça valait le coup. Ça valait le coup — sûrement.
 
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

dimanche 3 août 2025

Conversion de la mortalité

 

Paul Celan soutenait que la poésie est « conversion en infini de la mortalité pure » mais personne n'a jamais pu comprendre ce qu'il entendait par là.
 
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

mardi 22 juillet 2025

Celan au garage Rochard

 

Paul Celan : Décapé par la brise irradiante de ton langage, tout au fond de la crevasse des temps, près de la glace alvéolaire, attend, cristal de souffle, ton irrévocable témoignage.
Rochard père : Où tu dis qu'il attend, le petit fidgarce ? Près de la glace alvéolaire ?
Paul Celan : Oui. Je crois bien.
 
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

vendredi 9 mai 2025

Rue Racine

 

On traverse la rue Racine, et immanquablement, on pense au négateur Émile Cioran traversant la rue Racine et pensant à la tombe de Celan. C'est pratiquement un réflexe conditionné.
 
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

mercredi 7 mai 2025

Les mots et la chose

 

Quand on lit la phrase Celan s'est suicidé, cela paraît assez bénin, mais il faut se représenter les cris, les pleurs, la bousculade, l'eau entrant dans les voies respiratoires du poëte... Ç'a dû être assez horrible, en fait.
 
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

mercredi 5 février 2025

Un poëte mal nommé

 

Le suicide, c'est rapide, avec Paul Celan. Ce n'est pas comme avec Cioran qui tergiverse à n'en plus finir. On se jette à l'eau et voilà.
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

mardi 4 février 2025

Lait noir de l'aube

 

Héraclite a raison, on ne se baigne pas deux fois dans le même fleuve, surtout quand on ne sait pas nager. C'est ce que vérifia le poëte Paul Celan qui se jeta dans la Seine du pont Mirabeau dans la nuit du 19 au 20 avril 1970. Son corps fut retrouvé le 1er mai suivant à Courbevoie. Sans vie, comme c'était à craindre.
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

samedi 25 janvier 2025

Vienne la nuit

 

Le temps est un vrai fidgarce. Quand on voit ce qui coule sous le pont Mirabeau... Des amours défuntes, passe encore, mais faut voir le reste... Paul Celan, Ghérasim Luca... Faut avoir le cœur bien accroché.
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

dimanche 1 septembre 2024

Mimile fait l'hélicoptère

 

Émile Cioran aurait dû se contenter d'écrire : « Rien n'a de sens, la vie est une grosse tourte de merde et les gens sont des cons. » Tout le monde aurait compris et l'affaire aurait été entendue. Mais non. Il fallait parler de Bach, de Tchouang-Tseu, de la tombe de Celan et de tutti quanti. Il fallait faire le malin. Il fallait amuser la galerie. Oh, bon Dieu !
 
(Lucien Ganne, Syllogismes de la mer Rouge)

mardi 2 avril 2024

Celan cortège d'aubes

 

Quand on apprend que Paul Celan a dédié un poëme à l'insupportable pot de pisse qu'est René Char, on est tellement déçu qu'on a envie de l'imiter et de se jeter dans la Seine du pont Mirabeau pour n'être repêché qu'à Courbevoie dix jours plus tard en état de décomposition avancée. Qu'est-ce qu'il lui a pris ? Qu'est-ce qu'il t'a pris, Paulo ?
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

dimanche 24 décembre 2023

Matrazengruft

 

Quand on traverse la rue Racine, on n'est pas obligé de penser à la tombe de Celan. On peut penser au matelas-tombeau de Heinrich Heine. Ou à un point mathématique. Tout n'est-il pas louable, en un sens ?
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

mercredi 28 juin 2023

Ceci et Celan

 

Dans la vie, on ne peut pas uniquement penser à la tombe de Celan. Il faut aussi becqueter. Mais on se doit d'y penser, ne serait-ce que de temps en temps (par exemple quand on traverse la rue Racine).
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

dimanche 19 février 2023

Toulet vs. Celan

 

Pour tenter de rassembler les fragments épars de son Moi, on peut écrire quelques vers de poésie fantaisiste. On peut aussi s'adonner à l'homicide de soi-même. Pourquoi faire l'un plutôt que l'autre ? C'est une question de tempérament. Le résultat est le même. Et puis... tout n'est-il pas louable, en un sens ?  
 
(Samuel Slippensohn, Follicules palingénésiques)

jeudi 17 novembre 2022

Plotinisme accidentel

 

« Comme je traversais la rue Racine, en proie à de noirs pensers (la tombe de Celan), je marchai dans l'Un plotinien, heureusement du pied gauche. » (Stylus Gragerfis, Journal d'un cénobite mondain)

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

mardi 31 mai 2022

Alexandrin encore

 

« Vous vient à l'esprit la tombe de Celan » est le plus bel alexandrin de la langue française. Du moins s'il faut en croire Gragerfis (Journal d'un cénobite mondain).

(Fernand Delaunay, Glomérules)

dimanche 29 mai 2022

Pensée réfrigérante

 

Vous vous promenez de-ci de-là, vous baguenaudez dans l'être, et tout à coup, en traversant la rue Racine, vous vient à l'esprit la tombe de Celan.
 
(Fernand Delaunay, Glomérules)

dimanche 4 novembre 2018

Initiation


Pointant son index osseux d'herméneute, l'idée du Rien initie l'homme à des scènes essentielles : René Crevel se suicidant au gaz dans son appartement parisien, Leopoldo Lugones ingérant un mélange de cyanure et de whisky, Nicolas De Staël se jetant par la fenêtre de son atelier d'Antibes, Paul Celan plongeant dans la Seine les poches lestées de cailloux, etc., ainsi que fait le centaure Chiron dans l'éducation d'Achille.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

samedi 18 août 2018

Rencontre avec l'assommant Char


Fin 1945, le journaliste et traducteur Frédéric de Towarnicki apporte à Heidegger une série de quatre articles de Jean Beaufret intitulée « À propos de l'existentialisme », parue dans la revue Confluences (n° 2 à 6). Heidegger voit dans ces textes une lecture pleine de finesse de Sein und Zeit.

Les deux hommes se rencontrent pour la première fois en septembre 1946. À dater de ce jour, outre son enseignement, Beaufret se consacre à faire connaître la pensée du philosophe allemand en France. À Paris, après guerre, il habite 9 passage Stendhal dans le XX e arrondissement où passent de nombreux élèves et amis 1. Un soir d'été, Beaufret reçoit René Char et Martin Heidegger, qui se rencontrent pour la première fois. Le perspicace ontologue déclarera plus tard que Char lui a fait l'effet d'un « sentencieux imbécile » et qu'il a trouvé ses poèmes « assommants ».


1. Dont le poète Paul Celan, qui se jettera dans la Seine quelques années plus tard après avoir lu le passage de Sein und Zeit disant qu'« avec la mort, le Dasein a rendez-vous avec lui-même dans son pouvoir-être le plus propre, indépassable ».

(Jean-René Vif, Scènes de la vie de Heidegger)