lundi 3 juillet 2023

Odeurs

 

Enfant, le nihilique humait dès le matin un grand bol de Rien ; les effluves délicats du pachynihil emplissaient ses narines et repoussaient pour la journée l'odeur plus forte des étables. — Des étables ? Il vivait dans une ferme ?
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Modernisme poétique

 

« Avez-vous lu le Lunaire sentimental de Lugones ?
— Non, je ne lis pas de poésie argentine.
— Pourquoi ?
— Parce que je ne crois pas à son existence. Je suis nihilique, vous avez oublié ?
— Ah. C'est donc ça. Mais Lugones s'est suicidé, vous devriez être content ?
— Oui, on dit qu'à un moment donné, il a senti au plus profond de lui que la réalité n'est pas verbale, qu'elle peut être incommunicable et atroce, et qu'il s'en est allé, taciturne et seul, chercher la mort dans le crépuscule d'une île. Mais quand même. La poésie argentine, pour tout vous dire, ça me fait caguer.
— Dans ce cas... Je n'insiste pas. Allez, hasta la vista, hein !
— C'est ça. »
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Das Unheimliche

 

Pas besoin de mannequin ou d'automate, tout, absolument tout dans la « réalité empirique » est inquiétamment étrange et étrangement inquiétant.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)