mardi 9 mai 2023

Oulipisme passif

 

Le nihilique non plus n'a écrit aucun des livres de Marcel Bénabou. Ça leur fait un point commun.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Signe annonciateur

 

Le peintre et sculpteur Alberto Giacometti disait plus ou moins que, quand la peur de mourir vous quitte, ça fiche drôlement les chocottes, c'est vraiment le moment de s'inquiéter. L'avenir devait lui donner raison de façon tragique — cette façon tragique dont l'avenir a le secret —, car peu après, le peintre et sculpteur passait sous un camion.
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Cioran et l'irréparable

 

Le « négateur universel » Émile Cioran était obsédé par l'irréparable depuis que, dans sa jeunesse, il avait eu un problème de « joint spi ». Il disait souvent à Ionesco que les garagistes roumains, il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre. L'auteur de la Cantatrice chauve lui répondait qu'il était payé pour le savoir, ayant eu lui-même un problème de « vis platinées » qui avait été mal diagnostiqué, ce qui fait qu'on lui avait « changé le delco » sans raison valable. Mais Cioran lui rétorquait que l'irréparable ce n'était pas ça, c'était autre chose, c'était le « joint spi » (il en tenait pour le « joint spi »).
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)

Couardise inattendue de Zarathoustra

 

« Je ne veux pas mourir, moi ! Je ne veux pas qu'on me martyrise avec des couteaux empoisonnés, moi ! Je ne veux pas que le Rien me regarde avec ses yeux, moi ! » Ainsi parla Zarathoustra quand le radical de gauche Roger-Gérard Schwartzenberg, à l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif, lui annonça qu'il allait « devoir être très courageux ».
 
(Rémi Tripatala, Pensées de Pascal)