lundi 16 mai 2022

On-dit

 

Il paraît que quand le brouillard s'insinue dans une forêt, chaque arbre semble une prière figée. Mais c'est peut-être un « on-dit ».

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Un endroit à fuir

 

Il ne faut pas longtemps pour s'apercevoir que la réalité empirique manque furieusement d'attrait. Sans se prendre pour Nicolas Gogol, on peut dire qu'on s'y ennuie comme dans une gare en Russie.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Coup du chapeau

 

« Combien de fois, en pleine nuit, n'ai-je pas pris mon chapeau pour aller me tuer ! » écrit Cioran dans ses Cahiers. Comme si l'on ne pouvait pas se tuer chez soi, ou encore à l'extérieur mais tête nue ! Et l'on a envie de lui dire : « Non, vraiment, trouve autre chose, mon petit vieux. »

(Fernand Delaunay, Glomérules)

La grande énigme de la vie

 

Plus on les observe, plus on se dit que les gens, tous les gens sans exception, sont profondément et incurablement « malheuleux ». Mais alors ? Pourquoi ne se tuent-ils pas ? Est-ce qu'ils ont le « traczir » ? Ou peut-être essaient-ils de prouver quelque chose ? Mais quoi ?

(Fernand Delaunay, Glomérules)

Précarité du Moi

 

Un imperceptible affolement dans les milliards de cellules qui peuplent le cerveau, et notre Moi nous échappe. Pour peu qu'un autre le remplace, nous voilà Napoléon ou le « pape François » !

(Fernand Delaunay, Glomérules)

À la portée des caniches

 

Même une personne peu instruite est capable de comprendre que le Rien est synonyme de repos. En témoigne le succès, du haut en bas de l'« échelle sociale », de l'homicide de soi-même (par ingestion de taupicide ou autrement).

(Fernand Delaunay, Glomérules)