Le « négateur universel » Émile Cioran dit quelque part qu'un livre est un
suicide différé. Quand on lit ça, on se dit que cette assertion est bien
dans la manière du Grandiloque, qui n'a jamais pu résister à la tentation
de faire un bon mot. En réalité — et en tant que « négateur universel »,
il le savait sûrement —, c'est du bidon : peu importe qu'on écrive ou
non, la vie est un suicide ininterrompu.
De
même que le saint-honoré a son centre garni de crème chiboust — ce
mélange de crème pâtissière et de meringue italienne —, l'existence
humaine est farcie de matière excrémentitielle — de « merde ».