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mardi 16 septembre 2025

Brise marine

 

Quand on trouve la chair triste, on se tourne vers les livres. Oui, mais une fois qu'on les a tous lus ? Qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on doit fuir là-bas ? Où des oiseaux sont ivres ? D'être parmi l'écume inconnue et les cieux ? Si c'est ça, ça va être gai.
 
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

dimanche 13 juillet 2025

Projet mallarméen avorté

 

Un jour qu'il était gonflé à bloc, le poëte Mallarmé conçut l'ambitieux projet de « donner un sens plus pur aux mots de la tribu ». Il commença par le vocable zingibéracé qu'il définit « relatif au gingembre ». Il s'attaqua ensuite à lagéniforme pour lequel il proposa « en forme de bouteille ». Puis il trouva que ça commençait à bien faire, cette histoire.
 
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

jeudi 10 juillet 2025

Un gars sympa

 

En rentrant du lycée Condorcet, il arrivait que Mallarmé fît un petit détour pour « passer chez le Parnassien » (il rendait visite à José-Maria de Heredia, immobilisé suite à une césure à l'hémistiche).
 
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

samedi 24 mai 2025

Esquive littéraire

 

Nous n'avons lu ni le Journal de Barnabooth, ni Fermina Márquez, ni Allen. Nous avons victorieusement fui Valéry Larbaud.
 
(Jean-Guy Floutier, Philosopher tue)

vendredi 11 avril 2025

Pas ça

 

Edmond-Henri Crisinel n'a pas « victorieusement fui le suicide beau ». Au contraire, il s'est immergé dans le lac Léman jusqu'à ce que mort s'ensuive. Il trouvait que la vie n'était « pas ça ». « Ma route est d'un pays où vivre me déchire », écrit-il dans un de ses poëmes où il annonce, si l'on peut dire, la couleur.
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

jeudi 10 avril 2025

Abominablement quelque idole Anubis

 

Il est tentant de donner dans l'hermétisme, mais Mallarmé l'a déjà fait et on peut penser qu'il a réalisé toutes les combinaisons de mots possibles et imaginables. On ne va pas quand même pas recommencer, astheûre.
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

jeudi 27 février 2025

Une difficultueuse traversée

 

La mort est un peu profond ruisseau, sans doute, mais l'homme est mal armé pour le traverser. Faute de bottes en caoutchouc — métaphysiques ! —, il est voué à se mouiller les doigts de pied. Évidemment, ce n'est pas une raison pour calomnier ce ruisseau : après tout, ce n'est pas sa faute.
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

Et l'avare silence et la massive nuit


On peut dire du réel ce que dit Mallarmé du tombeau de Théophile Gautier, à savoir que c'est « un sépulcre solide ou gît tout ce qui nuit ». Et dans « tout ce qui nuit », il ne faut surtout pas oublier d'inclure les grosses dondons — au premier rang, même.
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

mardi 25 février 2025

Un Garcimore du symbolisme

 

Pour amuser les invités qu'il recevait au 89 rue de Rome, Mallarmé avait appris un tour de magie. Il disait « une fleur ! » et, hors de l'oubli où sa voix reléguait aucun contour, en tant que quelque chose d'autre que les calices sus, musicalement se levait, idée même et suave, l'absente de tous bouquets. Oscar Wilde, Maurice Barrès, Paul Claudel, tout le monde était soufflé.
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

dimanche 26 janvier 2025

Du danger de dire

 

Celui qui, selon le jeu de la parole, transpose un fait de nature en sa presque disparition vibratoire, le fait à ses risques et périls. Il ne faut pas qu'il vienne pleurer si, de cette transposition, émane la notion pure inhérente au fait en question (sans la gêne d'un proche ou concret rappel, est-il besoin de le préciser). Les notions pures, ça semble tout ce qu'il y a d'anodin mais c'est comme le monoxyde de carbone : incolore, inodore, toxique... et potentiellement mortel.
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

Anthocyane, hein !

 

Lorsque musicalement se lève l'absente de tous bouquets, autrement dit l'idée même et suave (de la fleur ou de ce que vous voulez), cette absente doit se lever en tant que quelque chose d'autre que les calices sus. Sinon, l'affaire peut vite tourner en eau de boudin.
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

vendredi 10 janvier 2025

Divagation

 

« Ornithorynx où ma voix relègue aucun contour », écrit Mallarmé avant de se reprendre et de remplacer nithorynx par de l'oubli.
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

jeudi 26 décembre 2024

Un peu d'air frais

 

L'esprit humain est ainsi fait qu'au bout d'un assez court moment, il se fatigue de Bataille et de Blanchot — pour ne rien dire de Brice Parain ou de Gaëtan Picon. Il aspire à revenir à Enyd Blyton. Oui-Oui ; Potiron ; le gendarme ; Monsieur Culbuto... Dans l'univers blytonien, il n'est plus question de transcender l'œuvre de Hegel par celle de Mallarmé, ni d'explorer les liens entre silence et littérature. On respire !
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

samedi 7 décembre 2024

La disparition

 

On cherche, on cherche, mais rien. Sur les crédences, au salon vide : nul ptyx. C'est plus fort que de jouer au bouchon ! Où est-il passé ? Ce ptyx ?
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

Perles de pluie

 

Il ne faut pas avoir honte, pour dire à une bonne femme qu'on va lui offrir des perles de pluie venues de pays où il ne pleut pas. En tout cas, si on le fait, il faut espérer qu'elle ne s'y connaisse pas trop en poésie — par exemple qu'elle ne lise pas du Mallarmé ou du Saint-John Perse —, parce que sinon... la gênance.
 
(Gilbert Garistre, Aveux et anatropes)

mercredi 13 novembre 2024

Algèbre linéaire et homicide de soi-même

 

Annuler son propre polynôme caractéristique, tel est le rêve de tout endomorphisme d'un espace vectoriel de dimension finie sur un corps commutatif quelconque — et de toute personne qui en a soupé d'exister et brûle de fuir là où les oiseaux sont ivres d'être parmi l'écume inconnue et les cieux (so to speak).
 
(Lucien Ganne, Syllogismes de la mer Rouge)

jeudi 31 octobre 2024

Sadistes

 

Chez certains êtres, la cruauté est une vocation. On pense au cruel Dèce, au cruel Cambyse, mais surtout, hors l'oubli où notre voix relègue aucun contour, en tant que quelque chose d'autre que les calices sus, à ces sacrées bonnes femmes.
 
(Lucien Ganne, Syllogismes de la mer Rouge)

dimanche 8 septembre 2024

Le possible, pour quoi faire

 

S'il y a une vie après la mort, elle a intérêt d'être un peu plus excitante que celle-ci. Parce que franchement, celle-ci n'est pas jojo. Une fois qu'on a lu tous les livres et constaté que la chair n'est pas gaie, on s'emmerde comme il faut. Non, ce qu'on voudrait, c'est du possible, mais ça... Et encore, on ne sait même pas ce qu'on en ferait.
 
(Lucien Ganne, Syllogismes de la mer Rouge)

samedi 4 mai 2024

Rechute

 

Au moment où vous croyez avoir « victorieusement fui le suicide beau », un garçon de café s'approche et vous demande d'une voix bourrue : « Vous prendrez autre chose ? » — Tout est à recommencer.
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)

mardi 23 avril 2024

Tirage chez les Perse

 

L'épouse de Saint-John Perse ne pouvait plus supporter que son mari s'efforçât de concilier les avancées de la modernité rimbaldienne et mallarméenne avec les sources les plus archaïques de la parole poétique. Elle lui disait : « Saint-John, ça ne peut pas continuer comme ça. » Elle était à deux doigts de retourner chez sa mère.
 
(Henri-Marcel Chissant, Hippocastanacées)