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jeudi 1 février 2024

Crise de vers et de tout

 

« À quoi bon la merveille de transposer un fait de nature en sa presque disparition vibratoire, si c'est pour se faire larguer comme un malpropre par sa gonzesse ? Et attention, hein : sans la gêne d'un proche ou concret rappel.
— Mon pauvre vieux. Je te plains. »
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

L'absent de tous bouquets

 

« Je ne suis pas ici ès qualité, comme on dit, mais en tant que quelque chose d'autre que les calices sus. » (Jacques Lafleur, à Jean-Marie Tjibaou)
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

samedi 14 octobre 2023

Un gautiériste

 

« Alors ? T'es mallarméen, il paraît ?
— Non, je suis gautiériste. Depuis que j'ai lu le Capitaine Fracasse, je ne jure plus que par Gautier. Je trouve que l’écriture gautiériste, tel un mécanisme en marche vers l’épiphanie poétique, tend à rendre l’art immanent à elle-même (à l'écriture gautiériste, c'est-à-dire). Jusqu’à l’effacement des sutures, mon vieux ! Jusqu’à ce que soient à la fois dépassés et effacés les artifices et instruments qui servaient jusqu’alors cette immixtion, jusqu’au point où “la sphère de la littérature renferme la sphère de l’art.”
— Bon diousse.
— Nous nous interrogerons ici sur le rôle de cette nostalgie picturale dans l’écriture : l’art de l’écrivain ne doit-il pas reconnaître une forte dépendance à cette nostalgie ?
— Ah, je ne sais pas, gars. J'avoue que je n'y ai jamais réfléchi. Bon, il faut que j'y aille. Alors ciao, hein ! Arrivederci !
— Ouais, aux fines herbes. »
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

jeudi 12 octobre 2023

Vaines quêtes

 

L'être humain passe sa vie à chercher des choses que jamais il ne trouve : David Vincent, un raccourci ; Émile Cioran, deux robinets pour sa cuisine, « vieux modèle, hélas » ; Heidegger, ce que c'est que l'être ; Mallarmé, un mot qui rime avec Styx qui ne soit ni onyx, ni phénix, ni patafix ; tout un tas de couillons, l'amour ; et ainsi de suite. Il ne lui vient pas à l'esprit, à l'être humain, que peut-être ces choses n'existent pas. Il s'acharne, le pot de pisse !
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

dimanche 8 octobre 2023

Métaphore de café

 

Le poëte Mallarmé a inventé de dire que la mort est un peu profond ruisseau, calomnié qui plus est. On veut bien tout, on n'est pas contre la licence poétique, mais cette histoire de peu profond ruisseau, tout de même... Une tête de chien couché, on pourrait encore l'admettre, mais un ruisseau ???
 
(Marcel Rocabois, Le Néant et l'être)

samedi 12 novembre 2022

Aux chiottes les oiseaux

 

Comme Mallarmé, le nihilique a lu tous les livres — du moins tous ceux qui méritaient d'être lus (il n'y en a pas tant que ça). Et toujours comme Mallarmé, il s'est retrouvé Gros-Jean comme devant. Mais contrairement à Mallarmé, il n'a pas fait sa mijaurée et rêvé de fuir là où les oiseaux sont ivres d'être parmi l'écume inconnue et les cieux. Aux chiottes les oiseaux ! Aux doubles-vécés !

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

vendredi 26 août 2022

Amphibologie

 

L'idée du Rien, dans sa pureté originelle, est amphibologique. Peut-être pas autant que le fameux « Que vêt parmi l'exil inutile le Cygne » de Mallarmé, mais tout de même, elle est entachée d'une certaine ambiguïté et ce n'est que dans l'homicide de soi-même qu'elle acquiert la netteté de l'œuvre d'art.

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

mercredi 27 juillet 2022

Mauvaises manières du monstre bipède

 

Il n'y a pas à dire, les gens sont malpolis. Un jour, comme il s'enquérait du poëte Verlaine auprès d'un quidam, le nihilique s'entendit répondre : « Verlaine ? Il est parmi l'herbe, Verlaine ! Alors fais pas chier ! » — Un lecteur de Mallarmé ? 

(Louis Ribémont, Mémoires d'un gluon)

mercredi 8 juin 2022

Pensée mallarméenne

 

Quand on trouve la chair triste, on se tourne vers les livres, mais une fois qu'on les a tous lus ? On est dans de beaux draps. — Heureusement, il y a le taupicide.

(Fernand Delaunay, Glomérules)

mardi 2 avril 2019

Point d'appui


Au contraire de Mallarmé, l'homme du nihil n'a pour « séjour » ni le mot ni la parole mais le Rien. Ainsi lui est-il arrivé de parler de sa propre « théologie du pachynihil ». Les techniques formelles qu'il promeut — à commencer par l'homicide de soi-même — reflètent, reproduisent et prolongent son intuition éthico-physique qui veut que pour avancer dans le dangereux steppe des « états de conscience », l'homme a besoin du plus stable des sols : l'idée du Rien.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

lundi 25 mars 2019

Révélation du vide


S'il faut en croire Gragerfis, c'est dans la villa cannoise de l'égyptologue et poëte Eugène Lefébure que Mallarmé prit conscience du néant en mars 1866.

(Théasar du Jin, Carnets du misanthrope)

lundi 19 novembre 2018

Crise de vers


Je dis « la matière fécale » et, hors l'oubli où ma voix relègue aucun contour, en tant que quelque chose d'autre que les tourtes sues, musicalement se lève, idée même et suave, l'absente de tous bouquets.

(Luc Pulflop, Prière d'incinérer. Dégoût)

mercredi 17 octobre 2018

Suicide mallarméen


Un solitaire tacite concert se donne, par l'homicide de soi-même, à l'esprit qui regagne, sur une sonorité moindre, la signification : aucun moyen mental exaltant le Rien ne manquera, raréfié et c'est tout — du fait du taupicide.

(Marcel Banquine, Exercices de lypémanie)

lundi 30 juillet 2018

Élément primitif


En algèbre, le théorème de l'élément primitif est un des théorèmes de base de la théorie des corps. Il stipule que toute extension finie séparable est simple, c'est-à-dire engendrée par un seul élément, appelé élément primitif.

Selon Thalès, cet élément primitif était l'eau, en quoi il résolvait toute chose. Le poëte Mallarmé était plutôt d'avis que tout dans le monde se ramène au vocable.  L'homme du nihil, lui, fonde sa théorie des corps, et notamment des corps humains, sur le dégoût, sentiment qui, s'il faut l'en croire, est « premier » et précède toute analyse raisonnée du phénomène appelé « monstre bipède ». Mais est-ce là un « élément », et peut-on fonder quoi que ce soit là-dessus, si ce n'est une existence solitaire et pleine d'acrimonie?


(Włodzisław Szczur, Mathématique du néant)

samedi 28 juillet 2018

Crise de vers


Un homme s'est suicidé par arme à feu ce vendredi, vers 11 h 30, sur un banc de la rue des Meuniers, à Clermont-Ferrand. Il a, semble-t-il, discrètement actionné un pistolet de calibre 6,35 millimètres dissimulé sous sa veste. Touché au niveau de l'abdomen, le désespéré, âgé de 77 ans, n'a pu être réanimé par les pompiers et l'équipe du Smur dépêchés sur place.

Peu de temps avant, il s'était pourtant vanté d'avoir, comme le poëte Mallarmé, « victorieusement fui le suicide beau », d'après l'un de ses proches. Était-ce de l'ironie ? Se sentait-il « gonflé à bloc », pensant être parvenu à dépasser le moment spéculatif hégélien d'identification du réel avec le rationnel ? Selon  les enquêteurs, toutes les hypothèses sont permises. (La Montagne, 21 avril 2017)


(Martial Pollosson, L'Appel du nihil)